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Poésie

 

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SONNETS D'AOUT
Axel de Saint-Fonnare du 31 juillet au 17 aout 2002

Haïku 1°

A Jeff V.

Les longs chemins
que tu prends
seront les miens


Sonnet, 1 syllabes

A Elise D.

Pleur
Meurt
Vie
Rit

Soit
Voit
Boit
Joie

Bise Aime
Brise

Molle
Créme
Vole


Sonnet, 2 syllabes

A Damien O.

Prier
Pour toi !
Tes choix
Aimés

Te ménent
Ami
Au lit.
Amen.

Survis !
Bats-toi !
Viens dans

Mes bras,
Et crie
Mon chant.


Sonnet, 3 syllabes

A Jeff V.

Les senteurs
Des clairiéres
La moiteur
Des yeux verts

Et les bleus
- Mouvements -
De nous deux
Lentement

Corps serrés
Coeurs vibrants
Palpitants

Palpitez
Au Printemps
En Eté


Haïku 2°

A Jeff V.

La ciel est vise...
Dieu est là...
et ton sourire...


Sonnet, 4 syllabes

A Cécile Q.

«Purifie moi,
Lave mes mains,
Fane mes seins,
Libére moi !» .

«Combien de fois
Devrai-je donc
Pleurer les dons
Qui tuent ma voix,

Brisent mon cour,
Hantent ma vie.? » .
«Vous, les Ardeurs

Qui tôt m'immergent
Je vous maudis !»
Se dit la vierge.


Sonnet, 5 syllabes

A Wlady C.

Entends-tu les chants
Des Muses lointaines
Irradiant de haines
Le temps des vivants ?

Elles sont bien là,
Les âmes brulantes :
«Les trépassés chantent.
Nous n'écoutons pas.»

Déjà les mourrants
Hantent nos cervelles.
Nous ménent aux pleurs.

Notre grand malheur,
C'est d'être mortels,
Au fil noir des ans.


Sonnet, 6 syllabes

A Jeff V.

Eclairer ton abysse
- Mon unique joyau -
Comme d'un précipice
Je suis tombé de haut ;

De toute ma hauteur,
Je contemplais la Terre,
Et au fond de la mer
Je vivais en torpeur,

Plongé dans les délices.
J'ai fuit mon horizon.
Des plaintes salvatrices

Etaient mon oraison.
J'étais bien trop ému ;
Je suis l'ange déchu.


Haïku 3°

Plus de cent marches...
nos destins
déja se croisent


Sonnet, 7 syllabes

A Jeff V.

Nous nous promenons sous l'ombre,
Souffle écourté, des ramures,
Au vent frais, lumiére soombre,
Et qui couvre nos murmures.

Amour, Amour, je Te veux,
dit ma tête - et puis la Tienne -
Cette journée n'est pas vaine
Car emplie de ces chers voeux...

Déjà nous nous séparons,
Bleu Tendresse et Vert Espoir,
Nous saurons nous rendre heureux

Car Distance, nous pourrons
Balancer tous te écarts
Au néant : brillent nos yeux...


Sonnet, 8 syllabes

A Jeff V.

Pour un regard, pour un instant,
Pour revoir tes doux yeux hagards
Qui m'ont croisés, là, par hasard,
J'aimerai arrêter le temps.

J'offre les roses de ma vie
Brillant sans fin dans cet écrin
Que tes bras m'offrent aux matins.
Celles qui dansent sous la pluie.

Pour Un Amour. pour un beau jour.
Pour être juste auprés de Toi.
Apprécier l'air refroidi,

Marcher au vent qui me raidit,
Rien que pour entendre ta voix.
Pour que mon monde soit moins lourd.


Sonnet, 9 syllabes

Aux fantômes du passé

Entends-tu le silence qui point
A l'horizon rêveur bleu azur,
Les rameaux lentement qui murmurent :
«Tendre est le souvenir de juin.» ?

Entends-tu les allures passées,
Silhouettes muettes du Temps,
Par l'usure des souvenirs blancs,
Devenues une étreinte effacée. ?

La lavande me parle tout bas ;
Son odeur toute sucrée me tue,
Assoupissant mes nerfs excités.

Ne pleure pas ta virginité ;
En ton cour demeure la Vertu
De sentir la nature en tes pas.


Haïku 4°

A Jeff V.

La confiance
c'est Aimer
sans crainte


Sonnet, 10 syllabes

A Jeff V.

Comme j'ai rêvé de ce doux satin
Envellopant l'âme au moment intime...
Comme j'ai songé à dire avec rimes :
«Toi qui m'as grisé, donne moi Ta main».

Le Temps passe, expire, et nous rend, brillants,
Aux proches aveugles et humiliants
Qui ignorent bien le secret, si lourds,
Et que nous taisons : «donne moi l'Amour».

La colline est loin, mais nos coeurs y restent,
Se remémorant ces instants d'envie,
De bonheur intense, et déjà enfoui,

Dans nos souvenirs : «donne moi la vie ! »
Et nos coprs déjà soufflent cette peste :
«Quand donc nous revoir, cesse, Ô mon Ennui...»


Sonnet, 11 syllabes

A Jeff V.

Je tremble fort quand dans le soir je T'appelle,
Qaund je regarde au loin briller notre flamme,
Que nos yeux s'embuent et nos mains tremblent, drame
De nos pensées allant partout, éternelles.

Je suis ému devant devant Tes doutes immenses
Et l'émotion qui nous submerge et consume
Tout notre être déjà bardé d'infortune...

Nous hésitons car nous savons que la Vie
Nous a parfois trahit, déçu, c'est ainsi !
Essayons juste une fois : croquons la pomme !

Tentons l'Eden, sauvons nous, les mal aimés
D'avoir voulu toujours chercher trouver
Juste un Paradis sur la Terre des Hommes...


Sonnet, 12 syllabes

A Delphine T.

Le brouillard du matin, pénétrant, au reveil,
- Je ne sais, Ô mon âme, endormie, allanguie,
Ce que dit le Destin au sortir de la nuit -
Promet-il des nuages ou alors du soleil ?

Ma couche est encor tiéde et, je me lève bien,
Une journée arrive emportant tous mes songes.
Ceux qui vinrent gracieux, ou bien ceux qui me rongent.
Mais laissant exister ce moment opportun.

Tout mon corps départi des nocturnes roideurs
S'émerveille enchanté face aux viscissitudes
Du levant de la Vie s'élevant au grand air ;

Et dans ma chambre entrant, enlevant la froideur,
Le souffle calme amène l'élan des clairiéres :
Resource toi mon Être à ces béatitudes.


Haiku 5°

A Jeff V.

Un rêve obscur
apparait
sous les esquisses


Sonnet de conclusion

A Antoine E.

Un vert m'entoure, chatouillant,
Et sourit des promesses feintes
Que mon esprit, en demi-teinte,
Rêve au retour du doux printemps.

L'été arrive et là, déjà,
Les généreuses fleurs embaument
L'air rutillant aux mil parfums
De couleurs lourdes et sucrées,

Je les inspirent, voluptés
De ces grands massifs aux arômes
Indélébiles, nacrées, fins,

Au temps où l'aurore décroit.
Il me raconte - encens - le monde
Aux beautés des illusions blondes.


Haïku conclusif

A Jeff V.

Vois mon regard
si épris,
emplis ma vie...

 

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L'Essence des larmes

recueil de textes d'Axel de Saint-Fonnare

 

I
Advitam Aeternam

Cet instant me séparant de la vie,
-Création, Amour, Amis ou Rêves -
Me donne l'impression que ce sursis,
Il est fort impossible qu'il s'achève.

Cet instant m'ellipsant de ma jeunesse,
M'ellipsant de ma genèse, qu'il est doux.

Et puis je retourne à la vie sans cesse,
Le coeur serré, le corps frustré; la moue
Ainsi créée me fait dire ce délir:
Que vaut mieux, vivre, ou mourir ?

20 dec 1999

 

II
Aliénation

à Antoine Desbouys

Hommes de foi, Hommes de bien,
Vous avez tant détruit la vie,
Que, oui, finalement, les chiens
Sont comparativement emplis
D'en fait bien plus de finesse
que vous n'en aurez jamais, certes...
Mes propos ont de la rudesse!
Et bien c'est parce qu'être inertes
Ainsi que vous le demeurez
A putréfié l'humanité.

20 dec 1999

 

III
des oiseaux nageant dans la Seine...

ou satyre humaine et forcée...

Tous les matins quand je me lève,
Je vois un cadavre en ma glace,
Pareil à l'hévéa, sa sève,
Si blanchâtre et si salace.

Je fuis "la queue entre les jambe",
Je vais faire chauffer... le lait.

Ce midi, cantine : carotte,
Poisson et riz, puis du fromage,
La poire... pardon, la marotte 
Que j'ai là n'est plus de mon âge

20 dec 1999

 

IV. Inquiétude...

à Antoine Desbouys

Assis nu sur le carrelage froid
Dans un obscur assourdissant
Il gisait seul évanescent,
Guetté par les lourds tourments de l'effroi,
Cynique et impalpable.
Putréfié de vie par le nombre,
Il errait, moins qu'une ombre,
Triste et inconsolable...

Nul ne le serre dans ses bras,
Ne séchant cette eau pure
Qui jaillissait de son corps :
Tout son n'être/naître est là/las,
Rongé par les remords
Comme autant d'usure...

"Aïe ma vie, aïe" qu'il dit,
Tout de douleur hurlant.
Que d'écho dans le néant
Pour toi mon frère chéri.

Noir...
Noir...
Si noir...
Désespoir...

24 dec 1999

 

V. Stigmates...

Le corps dévêtu
si ce n'est d'un haillon,
et son derme cireux
en tous ses points qui sut,
sur un bois épineux :
mes frères rions...

Il est seul face au monde
qui le crache, le vomis, 
autant que faire ce peut;
ah! furent ils lâches ceux
qui par un vice immonde
n'ont empêché Son agonie...?

Il n'y a pas que le Christ
qui sacrifie Sa vie 
à tout autre mortel...
Il y en a d'autre tristes
qui ont brûlés leurs ailes
dans tant de tragédies...
Ils sont hélas dans l'oubli...

Honte ! Honte !
Devant nos cerveaux
de merde emplis,
et d'imbéciles héros
maintenant ensevelis
dans l'histoire des gérontes!

Et un coma brûlant
irradia la Terre
sans mémoire et sans but...
Insipides instants,
insignifiant comme des cahutes,
de nos vies misères,

Plus d'Amour,
plus de joie,
plus de bonheur.
qu'un destin lourd,
de haine verdoie,
comme enchanteur.

Or est la Mort,
toujours vivace
et lancinante,
et d'au dehors
pousse la glace
de nos âmes démente...

Qui donnerait sa vie
pour sauver ce débris
de civilisation bâtarde ?
Un second Christ,
un être humain,
en hallebarde...

5 jan 2000

 

VI. Sur la Terre comme au ciel...

Au clair de lune, enfant de Dieu, je t'aimerai, sur la Terre comme au ciel; rend moi à la grâce d'un immatériel qui me dissoudra hors du monde et du temps... Ô toi que je cherche sans trouver, entends l'écho du glas funeste qui m'emporte loin du bonheur de vivre; un instant à te penser, dans un moment de mon infernale solitude, me suspend vers l'inavoué indéfinissable...et si je mourrais...il ne resterait que ... mon sourire... ?

3 jan 2000

 

VII. Désirs de la chair...

à Pierre Sargousse

La nuit froide et muette,
orgueilleuse et fauve,
était en mon alcôve
comme ta silhouette,
sculptée, musculeuse,
pour mon regard, délicieuse,
chatoyante comme un tissu - voler?-,
obsédante comme un baiser volé...

Ta voix douce emplit
mes oreilles de rêves
aux langueurs infinis;
et tes yeux rayonnants
rendent tout mon corps rêvant
comme Adam pour Eve...
Mon sommeil est troublé...
Tu ne m'as remarqué...

Secoué,
haletant
de regrets,
suintant
de remords,
je erre
à mon sort
éphémère,
effondré...
foudroyé...

" Regarde moi,
j'existe, non ? "
Même toi
tu t'en fous.
ma raison
est ton dégoût
apparemment...
" je me mens ?"...
Esseulé,
Harcelé,

perdu dans l'infini
d'un froid sombre et morbide
de villes anéanties
par les brumes de nos cerveaux...
ton regard livide
de statue mobile
ignorant mon ego
me laissent à ma bile,
rongé...
miné...

9 jan 2000

 

VIII. J'ai peur...

ou l'homicide de la conscience...

Le vent souffle sur les landes
d'une terre appauvrie, désolée.
La pluie tombe sur les cendres
d'un arbre calciné.
La foudre s'est abattue
sur ce petit coin vide
de ce monde nu
comme une chrysalide:
que sera dont le papillon
de cette société morte
à l'image de ce plan ?
Exaltée sans raison,
elle sera la porte
pour ma réflexion d'enfant...

 

J'ai peur aujourd'hui
que ce siècle qui vient
ne sois guère meilleur
que celui qui à cette heure
va vers sa fin;
tout ça m'anéantit.

 

 

On pourra toujours dire
que mes craintes demeurent
toutes infondées :
Quel bonheur ce serait !
Mais j'ai peur,
j'espère médire
quand je crains pour les enfants
qui sont nés de ces cendres
qui continuent à brûler.
Insignifiants
méandres
de ma pensée,
soyez une erreur !
J'ai peur...

 

 

Tout est déraciné,
tout est déstructuré,
toute pensée est vue
comme chose incongrue,
et est considéré
comme vanité...

 

 

Alors, s'il est vrai,
que toute chose est vaine,
sachez que je voudrais
que coule dans mes veines
un autre sang que celui
des plaisirs éphémères
qui ne sont point nantis
de réflexions austères.

 

 

Méfiez vous mes frères
de ces gens qui vous disent
comme autrefois l'Eglise:
"ne pensez pas, brebis.".
( Je suis donc un impies,
si j'essaie de penser, mon père?!)
La société nous meure,
j'ai peur...

 

 

Réveilliez-vous, enfin,
de votre léthargie,
ce n'est pas en faisant
tout ce que l'on vous dit
que le monde sera vous,
et vous serez le monde;
en mémoire de nos pères,
soyez de fer !
Pour tous ces gens souffrants
que l'on écoute pas bien,
ayez idées fécondes,
non misent dans des trous
d'où plus jamais
elles ne sortiraient !

 

 

Mais je rêve; tout s'écroule
sans même qu'une voix ne retentisse
de vous, tels des goules,
se nourrissant de l'immondice,
peut-être comme moi d'ailleurs...
J'ai peur...

 

 

Pardonnez moi car j'ai pêché,
en pensée,
en parole,
par action,
et par omission,
oui, j'ai vraiment pêché:
j'ai dérogé
à vos symboles...
J'ai peur......

 

 

Ainsi, je n'ai de repère,
je dois vivre en solitaire,
mais pourquoi le suis-je ?
pourquoi ne fuis-je ?
Je ne sais plus rien,
c'est là mon malheur...
Suis-je donc un assassin,
pour être condamné
à être insupporté ?
...
J'ai peur...
...

du 27 dec 1999 au 15 janvier 2000

 

 

IX. Vide...

à Anton Webern...

...abstraction...
...hérésie...
...dévotion...
...maladie...

...harmonie...
...dérisoire...
...symphonie...
...assommoir...

...tamanoir...
...expressif...
...arrosoir...
...sensitif...

...maladif...
...compassion...
...abusif...
...concession...

26 janvier 2000

 

X. Sonnet...

pour bien des gens que je connais...

Remords aigri
comme colère
en ma galère
d'une vie impie,

je m'assombris
dès que tu erres
presque éphémère
prés de ma vie;

et tu m'ignores
tu ne vois rien
de ce soucis

frôlant ma vie.
Et tel un chien:
" reste au dehors ! "

26 janvier 2000

 

 

 

XI. Pour que tu m'entendes...

reconnais-toi...

Coeur s'épanchant sur le granite,
ma vie se livre en ce zénith,
et il n'est rien dans le lointain,
que ton silence cristallin.

Les larmes coulent sur mes joues
comme un néant... des moments doux...
que je n'ai pas... âme maudite...
le coeur mourant sur le granite.

Fleur infidèle, meurtrissure,
un jour tu m'auras à l'usure,
par une grande lassitude.

Et le poids de mes turpitudes
n'a eu d'effet. Les... larmes... rendent...
vrai(e)s... mes... mots... pour que tu m'entendes...

N.D.A.:  L'ordre des bouts de phrases est interchangeable avec les "..." dans ce texte

le 17 janvier 2000

 

 

XII. prière...

Ne me dis pas non, s'il te plaît;
laisse moi voir ta chevelure
dorée qui égaye mon être.
Laisse moi vivre à tes cotés
si tendres; donne moi l'armure
qui manque à mon frêle paraître...

25 février 2000

 

 

XIII.     ...---...     .

Mon être insubordonné
à toute idée rationnelle
fuit le monde conventionnel
pour vers les cieux s'en aller.

Mais la Terre me rappelle
vers ma triste mortalité
désenchantée
et irréelle,

ta vie me ramène
comme une glace
à l'infamie:

"_ Plus rien par toi n'est l'Amen... "
et j'ai regardé sa face,
et j'ai crié: "_ Sors de ma vie...
...
si tu ne m'aimes..."

28 février 2000

 

 

 

XIV. Il Disait qu'il m'aimait...

pour ceux qui les ignorent, et aux victimes...

" _ Ta parfaite innocence
et ton beau port altier...
mais où sont-ils passés
tes joyaux de l'enfance...?"
...
"_Ton regard enjoué
est empreint de tristesse;
d'où vient cette nuisance
à ton visage parfait?"
...
...Tu t'es mise à pleurer...
"_ On te disait la fille
du Bonheur ! ..." Elle a dit:

"_ J'étais jeune et tranquille,
je croyais en la vie, ... ,
et il m'a violée..."
...

21 Fevrier 2000

 Axel de Saint-Fonnare

 

 

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Quand il y eut ... amour en la demeure ...

préambules

lorsque je me mis à écrire ces lignes, j'étais empreint d'un amour qui devint - comme vous, lecteur, le comprendrez en lisant - une souffrance infinie...

je remercie Henrri de Sabates pour son poème "Dans les ténèbres de soi..."

 

je dédie ces vers à TOI qui les inspira... J.B.B*****

du 23 mars 2000 à juin 2000

 

I° Sonnet

Mon coeur que tu pus émouvoir,
reconnaissant de te connaître,
voudrait encor venir un soir
toucher le tréfonds de ton Être...

Je t'ai découvert par hasard
sans songer que tu puisses être
ma quintessence au cauchemar
de mon existence sans maître...

Peut-être suis-je un pauvre aveugle
indubitablement idiot
de te penser comme moitié;

Dis-moi: suis-je un fou fieffé,
un homme bas, à jamais sot,
et qui vers le grand néant meugle ?!

 

II° Sonnet

                        luxe, calme, et volupté...

Je ne voyais que l'horreur
dans ma vie de carton,
j'ai vécu dans la peur
jusqu'à ce que nous nous rencontrions.

Tu m'apportes bonheur
et consolation,
je ne saurais dire mon coeur
mon admiration.

J'ai donc quitté ma route
que la vie morne gerce
pour être avec toi;

... ton regard qui m'envoûte...
... tes gestes qui me bercent... :
je me rapproche de la vraie joie ...

 

III° Sonnet

Mon âme est bercée de sanglots,
mon coeur pleure - d'effondrement -
du sang. Je suis las, et tel un robot
depuis que je n'ai plus Ce sentiment...

A la différence que
moi, je puis l'avoir.
A la différence que
je suis dans un mouroir

de te savoir absent,
de vivre les yeux clos
de peur de trop pleurer.

Je devient dément,
j'évolue dans le chaos :
" pourquoi m'as-tu trompé ? "

IV° sonnet
             après une discussion avec Fabien Bellat

      -1-

Par delà ta solitude,
ma chérie, ma tombe,
que j'aime, en béatitude,
toi, ma tombe de mousse,

laisse moi épouser
le silence profond
qui te baigne et...
mourir sur ton front.

"_ il n'est pas d'âge
pour la souffrance,
elle est éternelle "

immortelle rage
d'humanité rance,
et d'êtres mortels...

     -2-

D'un passé douloureux,
à l'ombre du sarcasme,
j'essaie de mener ma vie,

j'essaie bien d'être heureux ! ...
A l'abri des fantasmes :
ne pas penser aux soucis.

C'est vrai, c'est dur la vie,
et quand on y pense, bête,

si l'on garde en tête
ces choses de l'agonie.

V° Sonnet

         Comme avant....

Ce que le soleil brille
dans les cieux, dans les verts
jardins. Il est frais l'air...
je joue aux billes...

Souvenirs d'enfance,
on est bercé
comme par Morphée
dans la belle innocence;

qu'il est bon d'être pur,
frais, face aux choses
qui semblaient insignifiantes...

je me souviens des roses,
de leurs rires, charmantes
beautés, tendres verdures...

Et maintenant...

VI° Sonnet

Consume toi mon coeur,
brûle toi mon âme,
détruit ce qui se pâme;
arrache à la glace sa saveur...

L'envie anéantit
la trame du passé
qui maintenant brisé
rime avec l'ennui;

et je pense à mes rêves
qui sont morts, je pleure
à chaudes larmes de sang.

Quand je demande une trêve,
le cauchemar sonne à l'heure,
tel le destin, fatum angoissant.

VII° Sonnet

Hanté par les remords,
souillé par les chagrins,
tu m'as dit : " j'ai eu tort
excuse moi.". En vain ?

La situation présente
est trop oppressante,
il lâche tout le temps
mon coeur, s'effritant.

Je voudrais la paix,
mais toi, tu reviens :
"pardonne moi, je t'aime,

c'est moi qui cause problème."
Au moins, ça c'est certain...
mais tes actes sont faits...

VIII° Sonnet

Je voulais une belle histoire,
comme l'on en voit si souvent.
Le rêve a viré, cauchemar,
en somme un ratage, du vent.

Rien n'est créé, case départ,
je recommence ce jeu bête
de la vie, ce vieux traquenard,
insidieux et malhonnête.

Mon amour a le goût du fiel,
si j'en juge aux événements
qui ont eu cours si récemment;

et je pleure le goût du miel
que je pensais m'appartenir,
et que la vie m'a fait vomir.

IX° Sonnet

Arrête ma plume de L'injurier,
laisse les evenements à leur passé;
tout cela ne doit déja plus exister
en nous... alors laisse; laisse nous en paix;

Laisse s'endormir la pesante douleur
qui nous a etreint, et laisse aussi mon coeur
revivre ! Lache moi, crispante demence,
je ne veux plus être dans ta sale errance

qui lamine mon âme; j'ai pleuré si
abondement, que l'encre doit disparaitre
pour que "l'exister" devienne moins rude.

Je me rends compte que j'ai jeté des cris
dans l'eau... qu'ils soient imperceptibles... pour être
seul... pas de question... et que ma solitude.

 

Axel de Saint-Fonnare
 

 

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Les murs de la honte 

débutés le 27 XII 2000, achevés le 16 XI 2002

À mes trois chers amis Fabien B., Mickaël J., Romaric B

 

"Sois sage, ô ma Douleur, tiens-toi plus tranquille,
Tu réclamais le Soir; il descend ;
  le voici :
Une atmosphére obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.

Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans les fetes serviles,
Ma douleur, donne-moi la main ; viens par ici,

Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant;

Le soleil moribond s'endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul trainant vers l'Orient,
Entends, ma chére, entends la longue nuit qui marche"

(Charles-Pierre Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Recueillement. )

Avertissement au lecteur :

Il serait érroné de penser que tous les thémes ici abordés
Le seraient par plaisir.
Le chant des Muses est hasardeux.
Seul l'exorcisme du dégout aura poussé à écrire ces vers,
Dans le seul but de survivre intérieurement,
Car trop de fois, nous nous cognons la tête
Aux murs qui nous oppressent...


... I ...

Par le regard simplement,
On peut sombrer profond
Vers d'immenses glaciers,
Et hurler de silence.

Quand le peuple est en transe
Il ne peut regarder
Nos doux cris de démons,
Envoûtants, tendrement...

Et je fuis la fraîcheur
Des atours quotidiens,
Qui pendant bien des heures
Me furent Sahariens,

Tant le désert est grand
Lorsqu'ici est empli
De frères ou d'amis...
Jamais on ne comprend...

Alors,

Je recherche les monts
Des vallées essencielles
Aux neiges éternelles
Pour méditer les tons,
D'un en bas, douloureux;
Il est dur d'avoir des yeux!...

... II ...

Frémissent les branches
Par delà
le**********************************************************
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************************************************************
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************************************************************
**********************************e,
Entends au loin la cantilène,
Elégie de mon âme régnant
Dans un monde sans enfant...

... III ...

Regard brasier, d'un bleu azur,
Touche mon âme : doux murmure...
(Intensité de mes regrets
Eteints dans notre éternité.).

Douceur brûlante de tes lèvres
Touchant mon cou (viennent les fièvres),
Mon corps qui flambe des baisers
Que tu m'as subtilement faits.

Instants repos, de ta présence,
Comme enchantés (viennent les transes
Que l'on n'a jamais augurées.).

Alors revient en ma conscience
Le trouble de l'adolescence
(Que toi seul a su écarter.).

... IV ...

Tous les jours un peu plus, oui, à chaque journée,
Chance délicate est de te pouvoir aimer,
De vivre dans l'extase et la belle innocence
Des sentiments profonds qui nourrissent l'Essence;

Je cherchais trouvé avec toi ce que la vie m'avait
Arraché, en souffrance, avec vulgarité;
Et tes baisers de feu, avec leur volupté,
Font revenir en moi la morte humanité.

Reprennent vie les feuilles mortes de l'Automne,
Les violons sanglotants arrêtent les chaconnes,
Les pleurs de ces enfants s'arrêtent et font place

A bien plus de chaleur que vos soleils de glace
Qui jugeant, confondent - avec infirmité -
La beauté de deux hommes voulant s'embrasser.

... V ...

Larme de pluie coule en mon être,
Incantation des mouvements,
Les tiens, hélas, qui trop souvent
Sont loin... Ô Toi qui est mon maître.

Tu me meurtris, époux, mari,
Et tu me bats jusqu'à la mort
Et je me tais, j'ai des remords :
Si tu fais ça, c'est par Envie !

Je veux croire en l'Eternité
De cet Amour que j'ai causé
C'est de ma faute si tu me frappes...

C'est du bonheur quand tu me tapes !
Martyrise-moi, mon Trésor !!!
Mes ékymoses sont ton Or...

... VI ...

La grande église est froide,
Les gens sont au-dedans.
Au milieu, un enfant,
Auquel tout semble fade.

Tout pour lui ne consent
A prêter attention
Ou même compassion
en passant le tympan.

La moiteur du cercueil
A des larmes de sang
Et une odeur amère :

«Sait-il dont le mot Deuil ?»
...Le silence est pesant...
...L'enfant pleure sa mère...

... VII ...

Je revois là les fleuves
Qui inondaient ton corps
- Humiliée -
Ma douce épouse
Que j'ai trompée.

Je te vois comme veuve
Accablée par le sort
- Ecrasée -
Et cette bouse
De t'entourer

Malédiction
Inhibition
Vous vous mêlez
De nos instants
- Encor déments -
Juste écoulés...

Aucun moyen de te consoler...
Seulement moi,
Désolé pour Toi
De cette vie gâchée :

Ah, comme tu te sens sale...
Oui, comme tu es bien triste...
Je renifle ta piste,
Me perds dans tes dédales,
Et comme tu m'en veux
d'être si peu pieux...

Tu fus ma déesse,
Je Suis ta détresse,
Je suis seul au salon,
Tu t'es jetée du pont...

... VIII ...

Mon corps te ment, mon pauvre Amour,
Le mien est lent, mes bras sont lourds.
La vie qui passe nous fait croire
En l'absence de traquenard :

C'est un mensonge...

Dans ton regard de la pitié
Et dans les dés du grand hasard
Le goût bileux laissé, Ce soir,
dans le détour de nos passés.

Nous n'avons pas un seul enfant,
Nous ne courrons pas au jardin ;
Je ne pourrais plus le matin
Lever tes sens, les affolants,

De mon corps robuste et fringant
De doux jeune homme si confiant,
Invincible pour toi, confiante,
Et rendu vide, Ô mon Amante...

Mon corps croule après le fardeau
De ton regard, après mon dos ;
Ma chaise roule après la Vie,
Et c'est la Vie qui m'a roulée...
Tu ne peux être heureuse ainsi,
Alors veux-tu bien me quitter...?

. IX .

Roses parfumées
Aux si blancs pétales
Rougies par la cire,
Rongés de désirs,

Que vos chemins sont durs.
Et mes routes futures,
Qui s'arrêtent là,
Demandent après toi
Que je n'ai pas accueilli
Et que j'ai détruit.

Mon enfant, ma fleur,
Lotus qui naquit de la boue,
De ma vie d'égout
Buée de torpeur,
Me comprendras-tu
Toi que j'ai jeté ?
Et m'en voudras tu
Pour l'éternité ? .

Je ne suis que Femme,
Et ce monde d'homme
Aux murs de mes drames
S'est hélas frotté.

De toi je suis séparé ;
Mon unique bien, donne
A mon âme coupable
La pénitence préalable
A la noce vers l'infini
Que je vais consommer
Pour à jamais t'aimer
Et me faire aimer aussi,
Sans honte et sans chagrin.
Et seulement ainsi
Je m'envolerais
Aux douces lumières du matin.

. X .

Lorsque mon temps sera fini,
Aurais-je, au moins, la chance ultime
De pouvoir dire de l'abîme :
« J'ai fait le bien ici » ? .

Lorsque je l'aurais achevée
Cette existence de malheur,
Aurais-je au moins connu un cour
Un Amour, un Baiser,

Qui seraient doux et véritables ? .
Ô douces vallées essencielles,
J'ai approché de vos auras ;
Hélas, hélas, tout est fini !

Et mon existence minable
A vous chercher sans un répit,
A nulle part ne mènera ;
Ni à Dieu, ni aux Hommes : « Ciel. ».
 

Axel de Saint-Fonnare 
 

 

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 (Extraits de Bucoliques qui ne le sont pas)

 

Un rire lugubre et moi qui résonne,
le téléphone qui sonne.

Une larme à l'oeil, tranchant le visage,
mais rien n'est sage

Alors, vous me direz, atones,
que l'heure n'est qu'un bonbon qui boudronne.

Je n'y crois pas même si les yeux sont ouverts :
rien n'est vert.

L'arbre du haut de sa feuille,
choisit de me traiter de haut,
j'ai bon dos.

Et voilà, il ne suffit que d'une touche de bois
pour effriter la rime !

 

 Ecrire, c'est facile,
pis ça va vite,
le stylo glisse entre mes mains.
et point.
Je saute, je cours,
et me voilà descendu d'une ligne !
Je ne crois que ce que je vois,
et pourtant, je ne vois rien :
c'est que je suis myope,
ou aveugle,
ou mort !
Et tout d'un coup, plus rien !
...je n'y crois pas.
M'amuse-je ?
encore un problème,
et pas des moindres.
Mais aurais-je menti ?
Me serais-je glissé dans la peau d'un autre,
ou aurais-je glissé un blasphème ?
Peu m'en coûte et point pour rien,
je ne sais ce que je fais, mais je fais.
Et quand bien même me trompe-je ou me contredise,
point de morale, qu'on se le dise !

 

Et pis y'a pas qu'ça dans la vie,
la poésie.
Moi, la poésie, comprends pas, mais pourquoi fais-je ça ?

Alors tiens :
 - Rudolphe, qu'est-ce que tu fais ?
 - Je ne te répondrai pas.
 - Mais pourquoi ?

...Voulez-vous que nous continuions ?
Je le pourrais, peut-être, je ne sais pas ;
garder une histoire captivante et accrocher le lecteur.
Que voulez-vous ?

Mais alors n'y aurait-il que de la poésie dont vous vouliez ?
Expliquez- moi alors,
expliquez à celui que vous voulez poète d'un instant ce qu'est la poésie.
Je ne comprends pas.
Et y comprenez-vous ?
Y a-t-il un plaisir et où le trouver, si oui ?
Que ne préféreriez-vous un récit ?
Ou la réalité ?
Mais pourquoi fais-je alors ? Là est votre question...
Je ne sais pas...
et néanmoins je crache.

 

Je me suis endormi sur un poème,
et puis soudain je me suis retrouvé écrasé
sans pouvoir ajouter mot,
ni point sur le dernier i.
J'écris.

Voilà,
je puis vous dire pourquoi...
La poésie comme débitoire incompréhensible mais soulageant pour celui qui écrit ;
en est-il de même du lecteur ?
peut-il lire ?
Mais en ce qui devrait suffire,
point n'est besoin de lyre
pour former des martyres,
tyres,
tyroliens d'une montagne sacrée,
escarpée,
qui grimpent aux cieux des monts pour n'y rien trouver

et ensuite redescendre
ne rapportant nulle cendre... rendre.

Je suis allé au bout.

Je vous donne et je vous donne tout,
m'en voilà réduit aux pires extrêmités.
Quelles extrêmités ?
Que ne sais-je...
Je la sais.

 

Je comprends ce que je dis ;
à vous de comprendre
ce que vous voulez y entendre...

 

      Le vrai est plus proche de toi
        ( à Leopold Sedar Senghor )

      J'admire tes propos, et pourtant je les ai trahis.

      Me voici pris au piège,
      au piège de ce monde plastique
      où tout glisse...

      Combien tu as raison ! et nous, si loin de toi...
      Beaucoup t'admirent, mais ne t'écoutent pas.
      ...Et moi, engouffré par ceux-ci,
      happé, entraîné, dans les mailles du filet de fer.

      Et voici maintenant que celui-ci va vers toi et les tiens,
      il est venu...
      Non !
      Pourquoi, tandis que tu t'approchais de la vérité,
        nous obstinons-nous à plonger dans l'absurdité ?
      Tu as peint les choses telles qu'elles sont, mais personne ne veut te croire.
      y prêter attention...
      par peur ! peur de soi-même.
      ô combien j'aimerais que tu le redises,
         et bien plus encore,
      et que tout le monde t'écoute et comprenne,
      humain de l'humain !

 

Toi qui ne m'entends pas et moi qui crie
  
( à Axel )
  
( à une autre personne )

Douze fois, j'aurais pu hurler,
et mille fois me cogner la tête,
mais rien à faire pour t'oublier.

Tu es venue, sans succube, mais à leur heure ;
je ne t'en veux point
car c'est moi-même mon propre auto-destructeur.

Je voudrais te parler,
et pourtant je ne le peux point.
Je n'ose même te regarder,
considérant mes yeux comme indignes et coupables.

Car tu es de l'autre côté de la porte,
et je n'ose pas l'ouvrir
ne venant pas du même côté.

Je te regarde dans ton miroir,
je te trouve belle,
mais je cache le mien,
par honte, par peur,
car je ne suis pas comme toi,
je ne suis comme personne.

Et pourtant, j'aimerais tant
me retrouver face à toi
sans yeux, sans queue, sans corps,
juste un être qui sourit,
au coeur qui bat drû,
au cerveau qui devient fou et s'enflamme,
   
qui se met à délirer, puis soudain se recalme,
   
d'allers et retours continus à l'infini.

A côté de toi un être qui te ressemble et te dissemble,
une personne amie qui te parle.
Mais je ne te mérites point...

Nous sommes tous des électrons libres,
Mais voilà soudain que j'ai glissé ;
je t'ai vue, là, face à moi,
et de là mon plus grand émoi.
J'ai alors laissé parler ma main
qui là encore se trouve sans frein
et mon écrit se trouve sans guide
car étant là où vraie pensée réside :
je me suis alors mis à parler,
des flots de paroles sans oser dire,
l'être commence à délirer
car c'est pour toi que brûle mon désir.
Cailloux, bois, feuille, montagne,
lune imbriquée dans la folie terrestre,
Fort, poire, eau et pagne,
Lumière contraire à un désastre ;
je meurs , je vis et alors je dis,
espérant ton pardon, je te demande,
complice d'un temps de toutes les comédies,
le droit d'admirer tes yeux amandes.

Jamais ô jamais !
Mot tu me terrorifie !
Laisse-moi être fou de toi,
même si la douleur de l'impossible me pétrifie.

Je suis un petit animal roux,
et quand bien même tu m'interroges,
je ne pourrais te répondre que : "Quatorze...".

 

      Joue le jeu !

      Je suis ce que tu suis,
      mais tu tue le loup sur l'île.
      Et il est ce que je haïs,
      tandis qu'elle est notre aile.
      Nous sommes vos bêtes de somme
      et je vous somme d'arrêter là :
      faites la somme : vous êtes tu plus il,
      mais il est à toi.
      Ils sont le son des pronoms,
      mais elles ne le sont pas.

 

Imbroglio subtile,
et douce pensées...

La Nature est là, versatile,
laissant aux feuilles le doux soin de rêver.
La branche qui sort du tronc
vient murmurer de doux mots à l'oreille du pinson :
"Ami, laissez poser vos ailes
car là n'est point de ribambelle..."

Mais l'histoire s'en démèle,
pêle-mèle, l'on ramasse les mots à la pelle.
"De quoi faire pâmer les donzelles", dit-elle ;
mais elle interpelle seulement les gazelles
déjà bercées des mots au doux goût miel...
Sel, marin, cruelle ! Veule la vielle étourdie.
Jamais ici de caramel, mais seules des bagatelles,
partir.

 

    Et voilà !
    voilà soudain qu'il dit : "Je suis là !",
    et qu'elle répond : "Je sais...".

    Je n'sais plus trop, je suis perdu
       et je me retrouve...

    J'ai le visage escarpé,
    rouillé par la jeunesse inexistante ;
    je n'ose plus me voir.
    Suis-je ce caméléon aux 1000 visages,
    ou bien un être déchu,
    sans avenir ?
    Le macaque pense,
    les cernes tombent,
    et il devient fou,
    s'auto-détruisant vif.

    Je suis la loque que vous croisez en chemin,
    et qui, plus vif que l'éclair, se fait haricot mexicain !

    Je vous dit alors : "Alors..."
    et vous laisse une face blême,
    ma pensée cadavérique,
    qui ne demande qu'à résuciter.

    Je suis un dort-vivant !

Je m'y mets, en route pour
l'aventure !
Lumière vieillâtre,
pour le castrat de la création.

et puis d'un coup, plus rien !
Pis deux secondes après, tout !
Une motive sans frein,
roulant à toute vitesse,
hors de ses rails,
prête à s'accoupler à une autre motive...

Un crissement, un néant.
Du noir, puis des couleurs de partout,
éclantes de lumière !
Lumière.
Lumière.
Lumière du phare...
Lumière, luminescence !

Naissance d'un rien
et génèse d'un fou qui ne sera pas fou.
Fou, flou, flou de ces choses
sans sens, encenses, qui n'ont pas peur du loup.

Mais le voilà qui vient, pu peur !
car personne ne le tient...

 

Histoire de dire
juste un rire,
de quoi écrire
pour vivre toute sa vie.

Un dernier soupir,
respires,
plus qu'un instant à vivre,
mourir !

Je te vois pâlir
d'écrire,
plutôt que de sentir
mon col de cachemire couvert de suie.

Et tu me suis courir ;
et tu me vis jaillir ;
et tu me... sans jamais tressaillir,
d'honnir.

Mets ton manteau de cire
éteint,
mais il est malheureux
de luire.

 

Une histoire de mots,
maux de tête,
tête de file,
file d'attente,
tente de toile,
toile à frire,
et bien d'autres encore, le liste serait longue...

Mais pourquoi donc,
comment se fait-il que parce-que,
de l'étant-donné en masse
et du c'est-à-dire à foison,
passe, dépasse et repasse ?
surpasse...

Loir à choir,
cher de sa peau,
et je ne mens pas, sans mentir !

Et le souffle glisse sur le coton ;
tombe, caresse et rebondit...
doux d'un blanc sans ton,
moelleux plus que la fraîcheur d'un lit.

 

      Je cours dans les murs, me cogne et rebondit,
      et ris.
      Je chante.

      Ce couloir sans fin...
      où l'on saute avec plaisir,
      les bras attachés
      et la tête bosselée.

      Le manteau de toile de cire galvé
      me colle à la peau ;
      et pourtant, je suis libre.

      Je crie, chante et entonne
      des mélodies fredonnées dans ma tête,
      au son des coups de ma tête sur les murs.
      Fissure.

      Je soudain deviens aveugle,
       puis sourd,
       puis cours,
       toujours...
      les yeux rivés sur moi-même,
      défoncé par le plafond
      et ivre de mousse,
      de cette douce mousse recouvrant ces murs tout mousselés...

 

Perdis mi la vortojn,
homoj,
lumoj,
verecaj lumoj de roza papero...
Ero da peco,
peco da aro,
mi estas arego !

Kaj mi vivas,
spirante...
la akvan blovon :
vivo estas akvo...

Brulas,
Rugxas,
Brilas,
la dek du etaj sunetoj.

La arboj
mangxas
lumojn.
Lumojn
mangxas
la homoj ;
kaj tiel plu
mi daùrigu...

 

Le sage peut vivre dans les arbres,
mais les arbres ne peuvent pas vivre dans le sage.

J'ai un brin d'herbe coincé au fond de ma gorge,
mais ce n'est pas un arbre.

Je suis un briseur de proxémie,
bien qu'étant son plus fidèle adepte,
à l'extrême,
jusqu'à en trembler de peur...
Je suis le cadavre de vos pensées.

Je vous offre ces quelques poèmes,
si vous n'en voulez point,
libre à vous d'en faire ce que vous voulez.
Appelez cela "poèmes" ou comme vous voudrez,
peu m'importe.
Que ceux qui veulent n'y voir, écoute!, rien,
qu'il en soit ainsi, s'il leur satisfait de prendre les choses telles qu'elles sont ;
d'autres voudront chercher, pense!, un sens...
(Y en-a-t-il ? Que ne sais-je...),
d'autres n'en voudront point,
fin.

Sommeil et badaboum !
Marqué par le boom
de mes pensées,
...froissées.

Et je ris de pleurs,
des larmes qui n'en sont pas,
des larmes de leurre ;
le souvenir qui est là...

Incohérence, mais imprudence !
Boule de bowling !
Peur masquée par l'honneur,
les fous swinguent.

Et voilà, chevelu,
crêpu de la tempête, sans tête,
Malheureux, tu est têtu,
mais le rire n'est pas de la fête.

Alors écoute, fais attention,
fais ce que tu veux mais fais attention.
Crois ! continue de croire, c'est ta force ;
Seulement ouvre un peu les yeux et prends tes gardes
La vie n'es qu'une lugubre mansarde, etc...

   ( à Bénède A. )

 

      Peur, frayeurs,
      de lumière, zébrées...

      Egarées les brebis du fou de Marasousthan,
      Baignées de sang,
      égorgées par la lumière.

      Cris, bruits, de la ville est d'ailleurs,
      mon esprit et ailleurs.

      Le sucre d'orge de lila,
      bruné par le soleil et doré par la foudre,
      dissoudre,
      est au coeur de chaque villa ;
      je suis la...

      Arbre à fleur, détergent,
      qui décolle et décoiffe
      comme un balai retroussé,
      à l'envers...jusqu'à pu soif,
      agent de nos vies, tu sais
      la vaineté des choses et l'inexistence de l'argent.

      Art sans gens.

 

  Henrri De Sabates 
 

 

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(quelques haïkus de Raphaël Navarro)

         

        Voluptueuse non matière,
        S’écrasant doucement
        Sur un toit de campagne

          

         

        Sous l’arbre près de moi,
        Effleurant la mousse,
        Une feuille de vent

         

         

         Pénombre;
        Pas de vent; le moulin;
        Et puis infiniment de bruit

          

         

        Deux branches d’arbre;
        Souffle d’air sur l’étang;
        Vertige du reflet

         

         

         

    Une brindille perdue
    Sur le bord d’un bois,
    Près ; une autre, et moi

     

     

        En ce vif poisson
        Remontant le courant:
        Toute la force du monde

     

     

    Caresses sensuelles,
     Grattouillis fluides
    D’une chute de pluie

     

     

     

    Une large flaque d’eau
    Au milieu des passants
    Montre des nuages

     

     

     

        Un oiseau perché, immobile,
        Regarde fixement
        Monter l’asticot

         

          

        Ballottement de vent
        Relief du paysage
        Rondes balles de champs

         

         

        Un pas de funambule,
        Le silence,
        Alibi face à l’abîme

         

         

         

        Avec des amis,
        J’ai marché ce matin
        Dans de l’herbe mouillée

         

          

        Je suis là,
        Le soleil se cache; derrière
        Paraît l’orange lune

         

         

         

    Large mur de béton,
    Sur lequel naissent
    Des tableaux de lumière

     

     

     

    La nouvelle lune:
    Hier j’ai pris froid
    Près d’un vent de fenêtre

         

         

    Course dans le sable,
    Et derrière mes talons,
    Un nuages éphémère

     

     

     

        Le bruit du vieux chariot
        Qui lentement bringuebale
        Sur le chemin pierreux

         

          

        Omniprésence de la vie
        Où dans les trous du béton
        Pousse de l’herbe

      

     

        Je pose ma tête, ce soir,
        Et heureux de ma lecture
        Je m’endors

         

         

         

    Une ampoule, dans un bar,
    Fait vivre près de moi
    Une mince ombre difforme

     

     

        Un mardi de matinée,
        Retour d’un ami:
        Plaisir de retrouvaifle

         

          

        Cette semaine je n’ai rien fait,
        Mais lundi
        J’ai enlacé un arbre

         

          

        Matin brumeux;
        Vapeur fragile près de l’arbre:
        J’urine dans le froid

         

          

        Un bel orage:
        De la mousse a poussee
        Près des pierres mouillées

         

         

    En toutes choses immuables,
    Je sais reposant dessus moi
    Des nuages

         

         

        Un soir je sors;
        Debout dehors, j’enlève mon manteau;
        J’ai froid

         

          

        Au dessus de moi
        Un arc en ciel blanc
        Entoure la lune ronde

         

         

         

        Tous les jours
        J’embrasse une fille
        Qui sent bon la pomme fraîche

         

         

         

        Ombre du temps
        Au bout d’une maison
        Un vieux robinet goutte

         

         

         

        Cette nuit,
        Je découvre que ma balle
        A une forme ronde

         

         

    Fin de sieste
    Et soudain le réveil
    Par une percussion de pluie

         

          

        En forêt,
        Deux épines de pins
        Font des bras à la lune

     

     

     

        Dans l’herbe, allongé,
        Je m’étire
        Face à un vol d’oiseaux

         

         

         

    Attentif aux bruits,
    Perché sur des rochers
    Je pisse dans un étang

     

     

     

    Fin de journées;
    Je rencontre quelqu’un
    Qui me parle de silence

     

     

      Ce soir, je demeure triste
      Et laisse sur mes joues
      La pluie pleurer pour moi

         

         

         

        Un lac Je reste pensif
        Face à l’infini
        D’un saut de ricoché

         

          

        En chemin,
        Un petit champs;
        Tiens ! Je reste stoïque face au levé de lune

     

     

     

      Perché au sommet
      D’une tige humide
      Un insecte se tient fébrilement

         

          

        Je descends en vélo
        Et pourtant ne sent pas
        Le vent sur mon visage

       

        

      Je mange goulûment
      Et la pluie dehors
      Se pose sur des hommes

         

          

        Enfance Je souffle
        Mon ballon qui grossit, grossit,
        Gonfle, puis éclate

         

          

        Au bout d’une route
        Perdue dans les vignes
        Une maison de brique

         

          

        Dis moi maman, les petits bateaux
        Qui vont sur l’eau
        Ont-ils des jambes?

       

        

        Elle m’aime, un peu
        Beaucoup, passionnément
        A la folie, pas du tout

         

          

        Ce matin,
        Une goutte de pluie demeure
        Dans la paume d’une feuille

         

          

        Dans le bus
        Un vieux couple décrépit
        Me renvoie à mes peurs

     

     

     En un bois
    Je m’assois et me pose
    Au milieu de feuilles mortes

         

          

        Au loin
        Un piano musical
        Et maintenant: le silence

         

          

    Le soleil s’est couché;
    Les objets maintenant
    Ont la même couleur

         

  Raphaël Navarro 
 

 

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Mes yeux s’ouvrent sans souffrance.
Je relève la nuque, et j’aperçois les berges.
Un batelier crasseux qui conduit des barriques
Dont quelques gouttes tombent. Que la pluie enlaidit.
Alors je me relève, pieds nus dans l’herbe sale ; et je suis la rivière.
Après quelques détours elle aborde le fleuve, et se jette en dedans comme pour y mourir.
Des poules d’eau s’enfuient. Et dans les joncs je glisse à oublier l’aurore.
La rosée sur mon front se fond dans l’eau rosie.
Je me noie tout entier.
Et je ferme les yeux.

Derrière la paupière une falaise creuse
Ouvre un pauvre printemps aux petits mariniers
Qui s’endorment pourtant sans trop oser comprendre ;
Ce matin leurs aînés les ont abandonnés.

Le village sans brume et le port de pêcheurs
Se remplit peu à peu de ces aubes sans corps
Qui forment la marée à de vagues terreurs
Et pourtant tous les soirs le marinier s’endort.

Les rêves se déplacent et vont vers le rivage
Les berges les tirant vers les sources des fleuves
Pas de marchand de sable au pays des pêcheurs
Et pourtant tous les soirs il faudra bien qu’il pleuve.

Oubliez votre ivresse oubliez ma douleur
Je ne veux plus pleurer, mariniers sans saveur
Je ne veux plus blêmir de n’être pas des vôtres
Je ne veux plus penser a force d’être un autre

    Clément Lemoine  

 

 

Vient le temps du départ pour l’automne, et toi courage
C’est le temps de rompre hélas, un prosaïque pieu
A fait de la froidure la pire des saisons
Où le cœur nous manque, celle où tous les chevaux
Se rassemblent au fond de l’étable maussade
Couvrant de leur rumeur un zéphyr de platanes.
Bravoures, je voudrais vous voir subsister
Dans le creux de mon sourcil, seul affront à l’hiver
Mais déjà quelque brique en tombant vous emporte
Comme l’écorce cède au bout des branches trépassées.

Clément Lemoine, Fabien Bellat, Avignon, le 8 juillet 2002  

 

 

Un souffle
(pour Ayumi)
 

Fleurit le pommier dans ton sourire
ne le laisse pas fané
saisit le bourgeon avant le souffle
mortel.

Fabien Bellat
Paris, 30 novembre 2002

 


PORTUGAL
(pour Audrey Leignel, en toute amitié)

 

Murmure je l’appelle sans entendre
Elle échappe à mon songe
au Portugal elle s’en est allée
Portugal, Portugal rends-moi
ma passion
son visage œil de jais
grâce volant sur Lisbonne
la séduite
Je voudrais oublier
son sourire son amitié sa beauté
elle m’offre encore son rêve.

Fabien Bellat,
Paris, 9 août 2002
 

 

 

 


    Feu les soleils

    mille croix de lumière
    et tombes à ciel ouvert
    ombre portée jusqu'au golgotha.
    mémoire comme hérissée de croix
    sous le morne éclat des étoiles défuntes.
    feu les soleils et viennent les jours noirs.
    ici se termine notre histoire.
    notre histoire sainte. 

    mille damnés dansants
    exhaltés par le vent
    troublant l'agonie des heures
    meurre le temps des leurres
    sainteté vaine et sanité feinte
    feu les soleils que vienne notre soir
    cette nuit est le linceuil noir
    dont se pare notre histoire sainte   

    Antoine Desbouys  

 

 

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A Strange Occurrence

Creatures of the night ,
Fly away from the Dark ,
Like , in the sea , the shark ,
They cannot see the Light .

They’re bad and nothing else ,
This is a dreadfull troop ,
They are the Devil’s tool ,
They come with fustiness .

I’ve already seen them ,
They can creep in your brain ,
And become your captain ,
Spooky you is their aim .

Look out ! Don’t see their grins ,
Or , like me , you’ll be mad ,
‘Cause all of them is bad ,
Go ! And get drunk in inns .

No magic can save us ,
We are in so bad stance ,
Look tremble your two hands .
And there will be no truce .

They’re not permitted to stay
As fiendish as they are ,
They will give us a war ,
There is a solution : Pray !

Jérôme CHAUVIN

 

J’aime semer des pétales de roses blanches,
Doucement, ils tombent et effleurent tes douces hanches,
Et les épines telles des fers de lance,
Peut-être te porteront-ils chance.

 

    Je veux partir,
    Je veux m’enfuir,
    Afin de m’éloigner,
    De m’envoler,
    De la prison de mon esprit,
    Créée par notre société pourrie,
    Qui m’emprisonne,
    Me contorsionne,
    Qui m’abandonne,
    Et m’empoisonne.

    Please,
    Open my mind,
    Please,
    Give freedom for humankind,
    I don’t think there’s no hope,
    I can’t bear you still drop.

    Des carrières de dealers,
    Naissent à chaque heure,
    Quel désastre, quel malheur,
    Moi ça m’fait mal au cœur.

 

Ode à la femme de ma vie

Tu es ma perle rare,
Le résultat sublime du mélange subtil de tous les arts.
Comme toi, il n’y en a pas deux pareils,
Aussi gracieuse qu’une abeille,
Tu mets les Astres en veille,
Et moi tu m’émerveilles.

Dors mon doux ange, ma déesse,
Tu es entrée dans ma vie en faisant de moi le plus heureux des hommes,
Fais-moi découvrir tes jardins secrets, plus beaux que les antiques jardins de Rome
Toi ma reine, ma colombe, ma princesse.

(à suivre…)

 

En allant dans la forêt

...Et à son auré
C'est l'esprit de la forêt
Que j'y ai rencontré.
Et il m'a dit d'un air très gai:
"C'est moi l'esprit de la forêt,
Donnez-moi votre ticket
Car maintenant on ne peut entrer
sans, car les hommes ont tout pollué/bousillé/salopé,
Il faut donc tout (re-)nettoyer.
Et, pour ça, il faut qu'j'paye mes ouvriers.
Donc revenez
plus tard SVP,
Quand vous aurez, au kiosque, acheté
un ticket...

Jérôme Chauvin

 

 

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