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Dialogues

 


LES FOLLES AVENTURES D'ERBEFOLE EN SUISSE ET AILLEURS

(ou : tour du monde ; ou : la mondialisation vue par ERBEFOLE; ou : bon sang où faut-il pas aller pour le boulot, les vacances, l'inspiration ; ou : journal par ces merveilleux voyages ; ou : je ne savais pas quoi dire sur ERBEFOLE pour mon article.)


ERBEFOLE bouge, ERBEFOLE se balade, ERBEFOLE regarde. Et je ne sais qu'en penser.

En Jordanie, j'ai clamé dans le désert et face à des colonnes. A Pétra, je suis resté dans les cimes rouges, à la nuit tombante, spectateur obstiné du crépuscule d'une civilisation.

En Grèce, Romaric Bardet a vu des temples (heureusement) et a capturé l'image de colonnes hasardeuses.

En Egypte, Aurélien Bédéneau s'est découvert un profil égyptien.

En Sicile, je me suis rappelé à Palerme le passé des conquérants normands (ce n'était pas un roman de Malraux), et mes cheveux roux m'ont valu l'imprévue amitié des commerçants du marché d'un quartier aux palais ruinés.

En Italie, à Rome, j'ai demandé une audience pontificale (si, si). A chaque retour dans la ville, à quelques années de distance, je tiens à escalader la coupole de Michel-Ange. Chacun ses montagnes.

En France, à Veules-les-Roses, Joseph, Aurélien et moi avons pris des photos pseudo-romantiques de l'artiste seul face à la mer immense.

Aux Etats-Unis d'Amérique, à Los Angeles, la musique d'Alex a été jouée. Le compositeur n'était pas là. Mais, à la même heure, il a eu une pensée hollywoodienne.

En Roumanie, Ilya Borodino a tabassé les invités d'un mariage dégénéré en beuverie ; il m'a même foutu son poing dans la gueule, avant de comprendre que je n'étais pas roumain puisque je jurais en français et en allemand (bon moyen de faire connaissance, pour un français et un russe qui passaient par là.).

En Inde, je n'ai pas terrassé un éléphant (faut pas rêver), mais par esprit religieux, je me suis couvert d'une veste au Taj Mahal ; et dans chaque temple on m'a encouragé à serrer les mains de dieux qui en avaient beaucoup (de mains).

En Pologne, Henrri a retrouvé sa famille, mais il ne s'est pas posé de questions face aux monuments staliniens, puisqu'il parlait esperanto. (Lui, pas les monuments soviétiques.)

En Allemagne, on a voulu m'enfermer dans la basilique d'Aix-la-Chapelle : un moment je me suis vu dans Hernani, avec Charles Quint qui casse les oreilles à Charlemagne en racontant des n'importe quoi glorieux sur son tombeau, sans se douter qu'on veut le trucider. (Charles Quint, pas moi.)

Au Japon, Ayumi Sawada.non je ne vais pas raconter ce qu'elle m'a dit (eh, oh le secret défense !)
En Hollande, à Amsterdam, je me souviens avoir visité le Riijksmuseum en ayant trop bu (je dis bu, puisque je suis un puritain genre hollandais du XVIIème siècle et donc qui ne tient pas à fumer des herbes bizarres, je précise.) En tout cas, j'ai été traumatisé de tant de tableaux de paysages.
Il y en avait même avec des vaches qui pissent (vous vérifierez sur place).

En Belgique, au couronnement du roi Albert II, je n'ai pas pu m'empêcher de chanter « Ah ça ira, ah ça ira ! ». On m'a fichu à la porte de la cathédrale. Aucun humour, ces belges. Ils devraient faire la Révolution, histoire de chanter des trucs gais.

Au Mexique, j'ai eu le mauvais goût d'assister à la Révolution du Chiapas, à part les villages incendiés et les militaires cassant les appareils photo, c'était plein de gens sympathiques qui devaient avoir très chaud sous leurs cagoules.

Au Canada, que voulez-vous que je fisse ? J'ai eu froid, et j'ai appris à parler français avec des mots étranges. Tabernacle, ce qu'on se gelait en ce beau pays, et ce n'est pas le sirop d'érable qu'on s'envoyait dans la gueule qui pouvait y changer quelque chose !

En Angleterre, j'ai de bons souvenirs et depuis des années, je m'acharne à persuader Henrri et Alex d'y aller. Parce que : la musique, le thé, courir après des moutons dans le Norfolk, les meurtres dans un jardin flegmatique.
L'imagination aime le second degré britannique, donc de temps en temps (quand l'argent répond présent) il faut envahir l'Angleterre (un peu mieux que Napoléon).

Au Sénégal, Clément Lemoine ne s'est pas fait gourou ni marabout. Il a préféré photographier les chèvres. Comme ceci il a trouvé la révélation poétique : « la pluie tombe et la boue pousse ».

En France, à Strasbourg, Antoine Desbouys est venu, a aidé, est reparti (veni vidi vici). A ce même festival des Arts et Langues organisé par Henrri, Gaël Boulard a appris à maquiller et à se maquiller. Moi, j'ai préféré aller escalader la cathédrale.

En Espagne, à Figueroa, au musée Dali, j'ai eu une crise d'identité surréaliste : dommage qu'Henrri n'ait pas été là, il aurait compris pourquoi les cadavres exquis me posaient désormais problème. Sinon, à Séville, Cordoue, Grenade, j'ai ramené des motifs décoratifs pour ERBEFOLE, mais pour le flamenco, il faudra revenir.

En Espagne encore, Ayumi Sawada a vécu une année, à Madrid. Cela nous a valu la belle traduction hispanique du manifeste. Par ailleurs, elle a dû apprendre à prononcer les films anglais avec l'accent castillan.

Au Maroc, je n'ai pas pensé à  ERBEFOLE. Je me suis senti plus respectueux des mosquées, où j'ai trouvé une rare sérénité.

En Turquie, à Istanbul, j'ai dessiné des coupoles, je ne voyais que la Chute de l'Empire Byzantin, en technicolor et scope (ô 1453 !), mais comment le dire aux Erbefeus qui n'aiment pas l'Amérique.

En Thaïlande, j'ai eu honte de pouvoir acheter un billet d'avion, lorsque je vois les enfoirés d'occidentaux qui viennent défouler leur pédophilie. A part ça, mon avion de retour s'est mis à brûler : pendant six heures de suite, on a tourné au dessus de Bangkok, l'équipage essayant désespérément d'éteindre l'incendie dans les soutes. Pendant six heures, je me suis dit que c'était la fin, et j'ai donc écouté sans arrêt du Beethoven. Mis à part Beethoven, j'ai les sensations nécessaires pour tourner un film catastrophe.

Aux Etats-Unis, je suis rentré une fois avec un passeport non valide. Les autres fois, je me suis arrangé pour être tout de même en règle.
Au Texas, je n'ai pas acheté d'arme.
A Hollywood, je n'ai pas eu d'idée hollywoodienne.
A Washington, j'ai pour une fois détesté les colonnades.
A New York, j'ai résidé entre deux tours. A mon second séjour new-yorkais, il m'a fallu déménager. C'était un hiver triste, celui de 2001. New York m'a obligé à écrire. Antoine Desbouys, au téléphone, s'est demandé ce que j'avais écrit.
Dans les déserts de l'Utah, du Nevada, j'ai marché, marché : ces souvenirs me touchent encore de leur horizon.

En France, à Avignon, Clément Lemoine a failli être étranglé par une baguette. La guerre a été absolument épique. Malheureux que je ne sois pas ministre pour décorer Clément d'une médaille pour l'honneur.

En France, à Lyon, Antoine Desbouys et moi sommes restés très perplexes devant des tableaux d'Histoire du XIXème siècle. Après nous avons joué à nous massacrer mutuellement en vaines discussions philosophiques. C'était hilarant.

En France, à Paris, le 31 décembre 1999, Joseph CKL, Jérôme Chauvin, Aurélien Bédéneau, Gaël Boulard et toute une autre troupe de joyeux lurons (y compris de joyeuses américaines) sont venus : ils ont réussi à envahir mon appartement, mais je dois avouer que ce soir nous avions une sérieuse concurrence si nous voulions envahir Paris.

En France, à Lille, Ilya Borodino a débarqué : nous avons écrit dans une église. Depuis, à chaque passage à Lille, je vais dans cette église lui passer le bonjour de ma Cassandre ainsi que les amitiés de Lénine.

En Bretagne, nous sommes allés plusieurs fois : les barbares normands et français (ou bretons) envahissent le très autochtone Henrri : Joseph, Eric L., Mélaine Desnos, Aurélien, Gaël, Jérome, moi : tous nous avons successivement envahi la plage avec une digne voiture de combat, une caméra, un landau et un cerf-volant.

ENFIN, en Suisse, à Lausanne, nous sommes venus et eut lieu la signature d'un serment historique entre les helvètes Jeanne Durussel et Laurent Burgbacher et les français Henrri de Sabates et Fabien Bellat. Ce traité exceptionnel visait ni plus ni moins à tourner un film, traumatiser les gentils habitants de Lausanne et dévaliser toutes les banques ouvertes le week-end.
Si vous voulez des nouvelles du butin, vous pouvez toujours courir : nous avons partagé le chèque et les douaniers à la frontière, malgré une fouille très suivie, n'ont pas trouvé nos 127 lingots d'or (pourtant, ce qu'elle était lourde, la voiture). Leurs chiens de montagne ont vraiment mauvais odorat.

Conclusion : bon, voilà. Vous êtes contents, vous l'avez eu votre tour du monde ? Mais je signale tout de même que j'ai été obligé d'un peu beaucoup parler de moi. Aussi, histoire de compléter collectivement le bilan, je suggère à haute voix que ERBEFOLE se BOUGE ! Je ne demande pas le Pérou ni la Chine, je conseille plutôt un petit tour en Belgique, en Angleterre : nos finances estudiantines peuvent nous permettre cela -et cela nous rappellera que nous avons encore des jambes pour varier D'ATMOSPHERE.

F.B., 5 décembre 2002.

 

PASSAGE à LONDRES.


C'est bien connu : les humains aiment aller brouter dans le pré d'à côté.
Cela a été le cas de Fabien Bellat, Ilya Borodino, Nadège Dolet (la compagne d'Ilya).
Profitant de quelques jours de congés que lui accordait le Musée du Louvre (employeur occasionnel dudit), Fabien s'est dit qu'un jour de l'an à Londres serait sympathique, surtout entre amis.
Ilya et Nadège acceptèrent la propsition, histoire d'envahir la perfide Albion, histoire de chanter God save the queen sur Piccadilly Circus.
En quoi ce tourisme concerne ERBEFOLE ?
C'est que Fabien et Ilya se sont également dits qu'ils pourraient terminer leur projet commun, Budapest 1956 , à Londres.
Ce livret d'opéra, objet d'une coécriture suivie à plusieurs points de vue (écriture entre Paris et Orléans ; sujet à l'initiative de Fabien et association d'écriture avec Ilya) a vu son manuscrit traverser la Manche sur un ferry vide et débarquer à Londres en attente des fanfares de 2003.
La nuit du 31 décembre 2002, le trio Nadège-Ilya-Fabien s'est retrouvé à Tafalgar square, s'est joué du cordon de sécurité, s'est moqué du Nelson minuscule sur sa colonne.
Il parait qu'Ilya et Fabien ont fait fi du maintien aristocratique : ils ont escaladé le socle du monument, arrivant au pied de la colonne afin d'obtenir une vue impériale (Nadège resta en bas, désapprobatrice envers ces irrespectueux du Commonwealth).
Sur les blocs de granite, ils n'ont pas disserté à propos des débris de l'empire britannique, ils ont senti la difficulté de conquérir le socle d'un monument pompier.
Là, malgré le froid mordant, ils ont repris le brouillon des dernières pages et achevé la scène ultime de Budapest 1956.
Ainsi, le souvenir d'une insurrection hongroise réprimée dans le sang.a été consacré auprès du mémorial de Trafalgar, britannique bataille navale.
 

 


Une visite en Normandie


Une certaine distance géographique existe entre les membres d'ERBEFOLE. Ce week-end, alors que mon amie ne pouvait revenir à Orléans (où je vis), je n'eus pas envie de rester seul, il me fallait la présence de caramades et de loisirs.
Ayant contacté auparavant Fabien, il m'avait prévenu qu'il ne serait pas à Paris mais en Normadie, ayant un travail à réaliser avec Alex. Orléans et Rouen sont deux villes assez faciles à joindre en voiture. Aussi le samedi en fin d'après-midi, je pus rejoindre d'abord la maison d'Alex à Bierville. Là, dans ce bocage normand assez retiré, je pus voir les deux compères s'escrimer autour d'un piano et d'une caméra : le compositeur harcèle le clavier, l'écrivain donne sa vision imagée.
Je reste en retrait. C'est une règle de conduite ; on finit le travail puis on se retrouve. Lorsque le clavier se referme on pousse tous un soupir de soulagement. On y est arrivés. Maintenant on peux passer à autre chose. Dehors le soleil est généreux. Un peu d'air ne nous fait pas de mal.

Le lendemain, Fabien est quelque peu gêné. Suite à plusieurs impératifs il regrette de ne pouvoir m'offrir la meilleure hospitalité. Il est vrai que nous nous voyons rarement. Je dois donc me douter qu'il réserve une surprise.
Cette fois-ci c'est lui qui conduit. En premier lieu nous allons chez une de ses amies, dont le père est fermier. Moi, l'urbain typique, je n'ai guère l'habitude d'une cour de ferme, j'ai sûrement l'air déplacé dans la basse-cour, avec la volaille dans la boue. Fabien, lui, est parfaitement à l'aise. Je me rends compte que je connais surtout de lui l'apparence de l'intellectuel parisien. Je suis donc curieux de le voir en bottes, silouhette longiligne dans un long manteau de chasseur. Il ne lui manque plus que la carabine et le chien fidèle. Franchement j'ai l'air ridicule dans les bottes qu'il m'a prêté. Ensuite, comme je ne connais rien aux chevaux, la conversation m'échappe. Le fait que je soit d'origine russe ne suscite qu'une polie curiosité. Je préfère cela - souvent j'ai droit à des discours manquants de tact.
Les gens d'ici me jaugent sans aménité : comme à tout le monde, il me sert un de ces verres de calva... Bien que conduisant Fabien ne refuse pas celui qu'on lui sert : parce qu'il ne faut surtout pas dédaigner l'hospitalité d'un Normand sur sa terre (la vendetta existe aussi ici). Le plus drôle est qu'il s'efforce discrètement d'en boire le moins possible (il conduit peut-être vite mais avec prudence) tout en veillant que les maîtres de maison ne s'en aperçoivent pas. Ruse de Normand...
En sortant je me rends compte que ces petits verres m'ont abruti. Dans la voiture on éclate de rire. Fabien a l'habitude de cette coutume, seulement il a oublié de me prévenir.
C'est notre petite mésaventure. Ceci dit je ne sais toujours pas où il m'emmène.
Fabien est quelqu'un qui parle normalement voire beaucoup à l'occasion, mais là il a parfaitement su distraire mon attention.
A quoi joue-t-il ?
Je m'informe d'un petit récit que Fabien a achevé depuis peu, il me demande où en est ma dernière nouvelle. Bien sûr nous pensons aux autres membres d'ERBEFOLE, dont Sébastien que j'aurais pu croiser sur la route, puisqu'il se rendait en banlieue parisienne, pour quelque chose sur l'espéranto.
Par la fenêtre, je vois un paysage qui ne m'est guère familier.
Nous sommes près de Vascoeuil, dans ce bocage vallonné, aux collines couvertes de hêtres impressionants, vastes forêts qui semblent prêtes à étouffer des villages me paraissant aussi jolis que mélancoliques. La région est reculée. Elle sent un certain vide. L'endroit est interdit à ceux qui ne le connaissent pas. Fabien me l'indique en quelques mots. Lui aussi connaît une forme de sentiment lugubre face à ces clochers aigus, aggressifs au milieu de champs désertés.
Enfin nous arrivons à destination.
Le silence de Fabien a le don de m'inquiéter. Autant notre conversation est amicale, autant les pauses muettes deviennent propice à l'anxiété. Dans les silences de Fabien je sens remuer des pensées terribles.

Sur la pancarte à l'entrée du village je lis : Brémontier-Merval.
Les hautes toitures affirment clairement ce qu'on recherche. Un château.
Perché sur la colline le bâtiment a une masse inquiétante. Ce machin domine d'assez haut les masures des paysans. Au soleil voilé, avec une légère brume, le château apparait comme derrière un voile. Je trouve l'endroit sinistre. La vallée est belle mais elle sent trop une autre époque. Je pensais la France moderne, en vérité elle me semble parfois aussi archaïque que ma Russie.
Sans hésiter Fabien est rentré dans le parc. Peu rassuré, je le suis. Je crains de rencontrer un gardien qui nous chasserait du domaine - tels des serfs renvoyés par le seigneur.
Pourtant, de son allure martiale et plutôt aristocratique pour l'occasion, Fabien file tout droit vers le château, n'accordant pas la moindre attention aux communs et au verger. Rapidement il saisit mon angoisse, donc il me précise que c'est jour de brassage des pommes, que tout le village fait du cidre, comme le château est devenu un lycée agricole, nous sommes sûrs de croiser personne puisque tous sont autour du pressoir.
Quel diable d'homme ! Il a bien choisi son jour ! Moi qui croyais voir en lui uniquement un intellectuel...
N'empêche ce château me fait froid dans le dos. Il est trop seul. Il respire trop l'orgueil d'un hobereau qui a voulu étendre l'ombre de ses acérées toitures sur le village. Quoique le château soit du XVIIème siècle, il tient encore du féodal : l'allure, les hauts pavillons cernant le corps central, tout ressemble à des tours dominant le fief. Nota : ce genre de description, je l'emprunte tel quel à Fabien ; sinon je serais bien incapable de décrire un château français !
Fabien tourne autour, il observe, son regard se tait mais on le sens à l'affût. Il ne se laisse pas posséder par les détails. Il veut l'essentiel. Ce qu'il capte, c'est une atmosphère, avec le lieu il reconstruit l'Histoire.

Plus tard, après que nous ayons arpenté tout le domaine, Fabien me confie qu'il cherche des matériaux pour son roman. Evidemment il ne me dit pas par quel renseignement obscur il a trouvé ce château franchement difficile à rejoindre tant la région est isolée et manque de routes.
Dans la foulée il ajoute qu'il cherche encore où faire vivre l'un des personnages féminins de son livre. Peut-être Merval conviendrait.
Suffisamment éloquent, orgueilleux, dans un paysage dont la beauté peut rapidement dévier vers le lugubre, avec un temps mélancolique.
Bon sang, à quoi donc ressemblera ce mystérieux roman ?
Ce roman pour lequel on l'a vu se déplacer partout en Europe, chercher des documents visuels incroyable. Je sais que quelques rares scènes se passent en Normandie. D'où cette excursion devant le château de Merval, alors qu'il a déjà retenu d'autres châteaux.
Il paraît qu'il utilise ces lieux comme de points de rebondissement narratif. Une scène tient à un certain esprit du lieu. Le placement de la scène obéit à une composition destinée à un certain état d'esprit. Pourquoi des endroits pareils ? Chez Fabien le poids de l'Histoire ne devient pas un souvenir pénible mais se mue en ressort humain, narratif.
Un lieu où s'exprime l'Histoire n'est qu'un prétexte. Il est un carnaval en soi.
Je sais qu'avec ce château il se mettra à construire quelque chose de désincarné, d'inquiétant. Je le comprends : il faut dire que Merval se prête à ce genre de comédie funèbre.
D'autant que nous ne croisons vraiment personne. A croire que le château lui-même est un spectre. Avec le froid d'hiver, j'ai plutôt envie de partir. Mais Fabien me dit enfin ce qu'il veut faire de Merval, à ce moment j'oublie ce qui nous entoure, je ne peux qu'écouter, fasciné. En quelque sorte je croyais le connaître. Faux. Il porte tout un univers avec lui. J'ai l'impression d'entendre des cloches, tout un carillon dans la neige, un peuple entier défilant devant les murs altiers, avec l'angoisse de ce qui s'y cache*. Oui, de cela peut naître quelque chose de grand. Je le sens. Il a l'art de la promesse réalisée.

Ilya Vassilievitch BORODINO
Merval, 20 octobre 2002

* P.S : En relisant mes notes d'impression du moment, j'ai plutôt réécrit un souvenir du film d'Eisenstein, Ivan le Terrible, mais il est évident quant au projet de passage à Merval que Fabien m'a parlé de tout autre chose. Pour des raisons évidentes de discrétion, je ne redis pas ses propos. Non qu'il me l'ait interdit (pour lui, que j'écrive ou non sur cette rencontre est mon affaire, qui ne le regarde pas) mais tout projet d'ampleur doit appartenir à son auteur, jusqu'à ce qu'il le révèle lui-même.

 

 

 


La bataille pour rire d'Ilya Borodino
et Fabien Bellat
 
 

Lorsque Fabien vient chez moi, nous échangeons quelques paroles, boites à idées.
Je connais depuis peu le cercle Erbefolien, et leur enthousiasme me donne envie de m'emparer du cerceau créatif !!
En rencontrant Alex Fontaines, j'ai été happée dans un travail collectif, et j'ai été surprise par l'étrange binome que formaient Fabien et Alex. Ils regardaient autour d'eux, et au fond d'eux mêmes, et semblaient jouer à souffler des bulles de savons, bulles à idées.
Ils regardaient émerveillés les mots se mélanger, donner du sens, ou du non-sens, qui au final faisait sens !!
J'ai rencontré aussi Ilya Borodino, qui est plus timide, et plus énigmatique.
Curiosité, enthousiasme, ironie, mélancolie, les
yeux de Fabien et d'Ilya exprimaient ce même souci de comprendre et de jouer avec une réalité regorgeant de combinaisons multiples.
Ils ont du reste décidé d'écrire deux textes en parallèle : L'échange devait être temporel, culturel, avec un village, un personnage fantastique, tragique.
Ilya a choisi un personnage pseudo russe soviétique, Fabien un pseudo français du 19ième siècle.
C'est Fabien qui utilisait ce terme de "pseudo", pour échapper à la lourdeur d'un texte pseudo-parfait !
Ilya a écrit "Le passager spécial", histoire de l'apparition de la mort personnifiée dans un train soviétique; Et Fabien "Le chevalier revenu", un retour fantomatique d'un chevalier vengeur, décrit par un bourgeois du 19ième siècle.
Les deux textes doivent d'ailleurs être sur le site
Les textes se répondent l'un à l'autre, se croisent, se reflètent, pour au final former un tout, quasi cohérent. On pourrait croire que les deux textes ont été écrits en même temps !
La correspondance s'est faite aussi d'un point de vue "technique", Ilya habite en effet depuis un peu plus de dix ans en France, et ne trouve pas toujours la traduction exacte à ses idées. Fabien a donc "revu sa copie" (l'absence d'article défini en Russe pose des problèmes de traduction), puisqu'il a des notions de Russe. Fabien me
disait que ce n'était d'ailleurs pas la première fois qu'Ilya travaillait en binome, et qu'Henrri l'avait également aidé (ayant lui aussi des notions de russe), dans "Une visite en Normandie".
C'est peut être un détail un peu pompeux, mais il ajoute à la concorde, et à la concordance des textes; si Fabien m'entendait, ce dont il ne faut pas douter, il dirait que nous allons bientôt chanter un air grégorien !!
Pour information, j'ai subtilisé un document à Fabien qui me semblait intéressant. Il s'agit de la trame de leur travail, avec le tableau des correspondances entre les deux textes.
Je vous laisse donc lire ces deux textes, et dès que je trouve un scanner, je vous dévoilerai ce document confidentiel, à la condition bien sûr, que cela reste entre vous et moi !!

Edwige CORE

 

 

 

 Réunion du 1-3 novembre 2002 à Paris

Laissons tomber à présent les prises de têtes, il y a tellement d'autres choses bien plus passionnantes dans la vie sur lesquelles dépenser son temps et son énergie, telles que le sport, l'art, la création de toute sorte............. etcetera ;-)

J'en profite pour renchérir sur le mail de Henrri rappelant le projet des 8 petits films d'ERBEFOLE afin de confirmer officiellement que lui et moi réservons à présent le "E" du milieu pour le court métrage que nous réaliserons en commun, selon les termes dons nous avons dernièrement discuté en privé.

Voilà, c'est tout !!
Bye all,

SHINGOKI
St-Martin-de-Boscherville, 11 avril 2002

Chers Erbefoliens,

depuis quelques mois déjà, j'écris un recueil de nouvelles parodiques.
Pour le moment, je ne dis pas le sujet, par plaisir de surprendre. Si je vous en parle, c'est qu'en fait je vous demanderai une modeste participation à la préface d'esprit potache...
Tous ceux qui ont le sens de l'humour, de l'amitié et de l'échange sont cordialement invités à inscrire leur petit mot. Quant aux autres, ceux qui
refusent la conversation, ils ne pourront me découvrir autrement. Ne vous privez pas de ce petit plaisir. Ces nouvelles seront un autre versant d'Erbefole. Un versant que je vous annonce dévastateur. Venez le partager avec moi. Je vous promets de la potacherie, du rire sans précaution, libre.

A bientôt,

Fabien Bellat,
Sables d'Or, 10 mars 2002

Réunion du 6-7 octobre 2001 à Paris

Réunion du 6-7 octobre 2001 à Paris

Réunion du 6-7 octobre 2001 à Paris
 

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Réunion du 6-7 octobre 2001 à Paris

Rencontre du 6-8 avril 2001 à Sables-d'Or

Rencontre du 6-8 avril 2001 à Sables-d'Or

 

>Fabien est amoureux
>
Son état de santé m'inquiète...
>Appellez-le.
>Henrri

Halte au controle de la vie personelle et sentimentale (sentimentalo-
sexuelle, eut dit Henrri il y a quelques années) des erbefous par
les herbefous... L'erbefolie doit être une terre libre et liberée de
toute oppression dictatoriale. Laissez les (nous) vivre, aimer, tuer
et ecrire en paix !

Gaël
Rouen, 12 novembre 2001

PS : Elle est jolie, au moins ?

 

Tournage de ''l'Arpenteur''

Salut les expérimentalistes, j'envoie deux recueil de poèmes
achevés (ils sont numéroté 2 et 3) et un recueil en cours
d'écriture (le mur de la honte), afin que tous soient
consultables du site; je ne souhaite pas
communiquer mon tout premier recueil trop acnéique à mon
gout....

au fait, est-ce que Fabien t'a parlé de
l'ErBeFoLe? a bientot j'espére,

Axel de Saint-Fonnare
Bierville, 18 août 2001

Tournage de ''l'Arpenteur''

 

Tournage de ''l'Arpenteur''

Sortie à la Comédie Française (30 janvier 2002)

Sortie à la Comédie Française (30 janvier 2002) 

 

Salut à tous ! (N.B : Henrri écrit, sous la dictée de Fabien)

Jérôme, Fabien et moi-même organisons une rencontre amicale de tout le
groupe le week-end du 6 & 7 octobre prochain à Paris (chez Fabien).
Y'a longtemps qu'on s'est pô vu, saisissons l'occasion (et le taureau par
les cornes ;-)) !
On parlera un peu du projet "maison du bonheur", où chacun fera un petit
dessin de sa maison idéale.
A vous tous. Et notez bien sur vos agendas !
Veuillez confirmer le plus tôt possible si vous pourrez participer.

Henrri & Fab
Paris, 22 septembre 2001

P.S : J'viens de faire un p'tit briefing à Fabien sur les smileys ;-D !

 Sortie à la Comédie Française (30 janvier 2002)

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Salut les gars !

Bon, l'gars Fabien viens à l'instant d'me téléphoner à propos lui aussi d'la
Bretagne : après avoir établi nos différents emplois du temps, nous nous
sommes rendus compte qu'une rencontre à Sables-d'Or sera ardue cet été (bien
que peut-être pas impossible : on n'a pas encore baissé les bras), mais il y
aura de plus fortes chances pour que cela ait lieu en début d'année
prochaine...
Sinon, suite au dernier message que j'avais envoyé, une petite idée m'est
venue : il fut un temps (il y a 2 ans environ) où nous (quelques membres du
groupe expérimentaliste) avions fait toute une série de débats-discussions
au sujet de la sexualité. Or, je me suis dit que nous pourrions étendre
cette initiative à d'autres thèmes.
Etant donné qu'il y avait quelques temps, un des membres de notre groupe
avait voulu imposer à tout le groupe d'essayer du cannabis dans l'optique
d'essais littéraires ou du moins comme expérience personnelle (et j'étais
moi-même absolument contre à cette idée d'imposer quelque chose à des
personnes pas forcémement consententes), je pense que le thème des drogues
pourrait être un vaste sujet de discussions enrichissantes (je pense). Il ne
s'agirait pas là que quelqu'un impose son avis aux autres ou fasse changer
d'avis d'autres personnes, encore moins d'une mise en pratique de quoi que
ce soit (il s'agira de discussions pûrement théoriques et orales), mais au
contraire de juste connaître l'avis (et eventuellement les expériences) de
chacun sur la question. Chacun doit déjà avoir ses propres idées sur la
question, et pour parler en ce qui me concerne, j'ai déjà un avis assez
arrêté sur la question, mais je ne souhaite absolument pas à l'imposer aux
autres, mais au contraire, j'attend d'une telle réunion à ce que mon opinion
évolue (ATTENTION : je parle bien d'"évoluer", ce qui est différent de
"changer")...
Fabien serait également assez partant ; et comme une rencontre en Bretagne
semble assez difficile à réaliser dans le court terme, il pense qu'il serait
probablement plus facile pour tout l'monde d'organiser cela sur Paris.
Attente des avis de chacun sur cette idée de réunion, et j'vous informe de
l'évolution des choses...

Amicalement,

Henrri De Sabates
St-Brieuc, 11 juin 2001

Ballade DADA à Rouen (mars 1998)

Ballade DADA à Rouen (mars 1998)

Ballade DADA à Rouen (mars 1998)

 

 

 

Chers amis,

Le festival d'arts des rues à Strasbourg (4 et 5 août 2001) dont je vous avais déjà parlé va se concrétiser : j'ai rencontré les responsables de la mairie de Strasbourg la semaine dernière et nous avons finalement obtenu l'accord de la ville.

Bon, eh bien étant donné que l'on a maintenant l'accord, il faut à présent fixer le programme (eh oui, c'est bien d'faire un festival, mais encore faut-il qu'on quequ'chose à y mettre dedans :-)... C'est pourquoi, si vous avez des idées de participation au festival (et je l'espère, car on aura besoin qu'il y ait le plus de prestations que possible), c'est dans le mois qui vient qu'il faut me les donner  : car le programme provisoir e doit être bouclé fin décembre pour l'envoi des dossier de subventions, dont on aura les réponses qu'en mars, et à partir desquelles on formera le programme définitif qui sera imprimé en avril sur les programmes culturels officiels de la ville de Strasbourg (donc, conclusion : ça urge, car le timing est très sérré...).

Ce dont nous avons à présent le plus besoin (car très peu de propositions de ce côté-là) comme type de prestations sont : du théâtre de rue (éventuellement sous forme de spectacles ambulant), des créations plastiques (chars, sculptures, etc..), arts du cirque (jonglage, acrobaties..), etc... (mais cette liste n'est absolument pas restrictive : toutes autres sortes d'idées sont les bienvenues). Au cas où vous soyez en panne d'idées, je peux éventuellement vous fournir quelques autres propositions de pistes d'idées...

En espérant que ce projet saura vous intéresser (et vous inspirer), je compte sur vous.

Amicalement,

Henrri (directeur du festival "Arts & Langues")
St-Brieuc, 18 novembre 2000

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