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dessin de H. De Sabates
Vivre
avec les surréalistes Récemment,travaillant
au centre Pompidou sur des toiles de Max Ernst, Miro, Tanguy,
Masson, Picabia...j'ai ressenti avec émotion le souvenir
des débuts surréalisants de notre groupe, de nos
premières expériences artistiques avec Sébastien
Erhard. * Maintenant, face
aux oeuvres du Centre Pompidou, je reprends conscience d'une
chose : nous les connaissions fort peu. Fabien BELLAT
|
(dessin de H. De Sabates et F. Bellat)
ETRES VENUS DE NULLE PART
(saynète de Antoine Kasperczyk,
Fabien Bellat & Henrri De Sabates)
FABIEN: Salut!
SIONA 1ère: Nous dirigeons l'empire du non-lieu depuis 1500 ans , cela
devient lassant.
HULF: Parle, parle! N'empêche que ces chaises continuent de voler et Hulf
n'apprécie pas cela.
FABIEN: Tu...
SIONA 1ère: (se déplaçant vivement) Rien ne nous amuse
plus.
HULF: Quoi?!
FABIEN: vas...
SIONA 1ère: Le meurtre, les intrigues nous ont vite lassées!Que
l'éternité est monotone!
FABIEN: bien?
HULF: Laisse tomber! (un long silence) Mais vont-elles enfin redescendre, ces
chaises!
FABIEN: Au fait , moi c'est Fabien.Vous , c'est qui?
SIONA 1ère: Je propose que l'un de nous invente une distraction
sanguinolente.
FABIEN: Hé, toi! Tu me réponds, oui?
HULF: Ah! Peste! (il se met à frapper sur tout ce qui bouge et à
bousculer tout le monde)
FABIEN: Oh! L'autre, hé!
SIONA 1ère: Même toi Hulf ne trouve rien! L'attente d'une distraction
pré-apocalyptique sera longue.
HULF: Chut! (il pose son doigt sur ses lèvres; un bruit de fracas de
chaises se fait entendre) Enfin!
PAS DANS LE CIEL
Jésus-Christ n'était point un précurseur de la randonnée
céleste.
Discrètement, le bruit des pas est étouffé par les nuages,
Le soleil se couche, la nuit arrive.
Le ciel manque d'attrait pédestre, c'est regrettable.
Gentilement, chaque nuage s'écarte sur notre passage,
La nuit est là, la lune arrive.
J'ai toujours ressenti un aspect céleste foulé de pas.
Agréablement, les rayons du soleil viennent effleurer notre peau,
La lune part avec la nuit, la fin du rêve.
L'inspiration n'est pas liée au foulement du sol céleste.
Simplement, nous avançons dans l'immensité impalpable,
Le jour arrive, et le rêve subsiste.
Fabien Bellat
Henrri De Sabates
Antoine Kasperczyk
LE PASSAGE DU TEMPS
Sous le soleil, les abeilles font leur miel,
Le temps refusait de se laisser envoyer en l'air,
Les citrouilles pourrissent et les fleurs fanent,
Goutte à goutte, chaque seconde, chaque minute, chaque heure s'écoule.
Le temps mourant, de temps en temps vivant,
Le passage se fit finalement dans un bruit pétaradant,
Et moi, je me flétris au fur et à mesure que le temps gagne cette
grande partie d'échec qu'est la vie,
Pas à pas, chaque aiguille du temps avance à son tour.
Le temps tangue et valse dans le tango,
Le temps a vogué dans la valse du délire,
Tu es poussière et tu redeviendra poussière,
Petit à petit, le temps passe et puis s'en va!
Antoine Desbouys
Fabien Bellat
Jérôme Chauvin
Henrri De Sabates
TARTUFFIADE HONNÊTE
(saynète de Jérôme
Chauvin, Fabien Bellat, Antoine Desbouys & Henrri De Sabates)
Le Chevalier Jarof : "Oyez,
gente dames, je suis là pour vous servir !
FABIEN : La terre est malheureusement remplie de tartuffe comme moi
M. SMITH : bonjour les amis
BATACLAN : Peste ! Pouah ! Ne blasphémez pas ainsi !
Le Chevalier : "Je partirais pour vous, combattre des dragons si vous le
désirez !"
M. SMITH : BONJOUR J'AI DIT
BATACLAN : Bigre ! ces chaises volent !
Chevalier : " Vous ne daignez point me donner de mission ? Alors pour ne
point faillir à mon honneur, je m'en vais les pourfendre de mon épée
enchantée !"
SMITH : AU REVOIR
POEMATIQUE(en
l'honneur de F.Bellat)
Je plonge pour ne pas sortir,
Le matheux attaque et mate : échec et mat!
Les poèmes nous assaillent comme des piranhas autour de leur proie.
Le poème devient le poème
du poème;
Aime , le prof énonce le poème.
Les poèmes nous assaillent la tête , nous assaillent l'esprit ,
c'est ça le poème d'aujourd'hui.
La résolution est en bonne voie de non-achèvement;
Puce à l'oreille , la tique m'a piqué : eurêka!
Les mathématiques tiquent , pour les poèmes , il faut de la tactique,
de la tactique pour les poèmes de mathématiques.
J'ai vu , j'ai vaincu , le poème m'a submergé;
Écarte Descartes et résonne à ta façon.
Vive les poèmes et à bas la facilité! Vive la facilité
et à bas les poèmes!
Fabien Bellat
Antoine Desbouys
Henrri De Sabates
TEXTES EN ÉCRITURE AUTOMATIQUE
Tu veux bien?
Les poutres sont tombées , elles sont sales.La lumière brille
dans leurs yeux.
La lumière du néant est en elles.
Retournement de la technique.Ouvre-lui!Le vent me prend à contre-face.
L'effroi:voilà la valeur d'aujourd'hui.
Par petites gouttes , les têtes tombent dans mon esprit telles les feuilles
d'automne.
Je pars dans la quête de mon sens , de mon non-sens , ce que j'ai toujours
été.
Les fleurs de couleurs s'éparpillent en dégradés;les pulsions
de l'être.
Le jour est arrivé avec son cortège de vide.
Motif retourné , ribambelle , farandole , sous le hululement de la nuit.Le
tic-tac est agaçant!
Nous sommes les geôliers du temps.
Fabien Bellat
Henrri De Sabates
L'édifice
et sa formidable présence sont là pour nous écraser.L'écrasement
est saboteur.
Transpercement d'une lame qui jaillit à travers le temps.Les sphères
s'accumulent , le vide est à côté de moi.
Son univers a été bâti par le vide , son univers est donc
l'anti- humanité qui nous régit.
Flottement terrestre poussé par l'esprit ; les bras s'allongent ,se ramollissent
et viennent se claquer sur mes joues.
Ses bras se sont démesurément allongés pour nous dominer.
Le point sur la sphère réapparaît stroboscopiquement.
Fabien Bellat
Henrri De Sabates
Mon chien s'est
cassé la jambe sur le goudron.
Etanchéité du monde.
Jouissons de la vie qui n'éxiste pas.
Reflet du monde.
Illumination des tâches pointillées dans le ciel.
Les poètes sont débiles mentaux.
L'ombre est passée au travers de la vitre.
Je préfère le soleil.
La chose s'étend pour combler l'univers.
Les petits poings montent au plafond.
La paranoïa universelle me prend en son sein , c'est bien doux.
Il ne fait pas beau aujourd'hui.
Cubisme , prisme et décadence.
La lumière jaillit pour m'occulter par mes ombres.
Sycarshmusk!
La vitesse du vent m'intercepte.
Je mange.
Le secrétariat m'accueille aimablement.
Les ampoules tournent , avancent et m'écrasent.
Dextérité.
Cheveu.
Le tissu chevelu est la consistance du monde.
La fin est venue un autre jour.
Antonomase de Speyer
Henrri De Sabates
Fabien Bellat
(Shingoki)
Les élans
néfastes du passé me lancinent le corps , me lancinent le coeur.
Ceux-ci me transpercent d'un bourdonnement aigu foudroyant les nuages sur son
passage.
Ma pensée est découverte et je ne pense pas que le chant grégorien
soit innocent à tout cela.
Il aurait fallu que je me lançasses dans ma pensée , que je la
transperçasses et que je l'écrasasses sous le joug de mon corps
, sous le joug de mon coeur.
Il me vient à l'idée que je suis transpercé de flèches
et que je remonte aux cieux qu'est le plafond.
Nous atteignons un niveau de bas étage et il faut vite le quitter.Je
me dépêche d'annoncer ma visite.
C'est leurs problèmes , nom de Dieu ; n'allons pas pleurer quand il n'en
est pas de notre droit.
Les voix sont autorisées , mais pas les sons car ils gênent l'environnement
humain.
Nous tournons au désespoir , à la folie et à la catastrophe.
Les chaises s'affaissent.C'est inutile , pense Antoine.
Car le tout est encore de penser , faut-il savoir penser , ou conclure?
Où se trouve le monde?
Je ne sais pas , car il est dans mon coeur , car il est dans mon corps.
Henrri De Sabates
Merci.
La mélodie envahit ma tête ; mais dans les sons , elle semble inconnue.
Par conséquent , je vois comme un aveugle.
Les sons m'attaquent , je m'envahit.
Les rythmes.
Une bribe de lumière me permet de voir.
Une voix me déserte , je suis enfin libre.
Un dernier jet de lumière jaillit en moi , j'ai blâmé.
Pique , pique , je suis là , ne vous déplaise.
Ma mémoire est envahit par des limbes de poussière ; seul souvenir
un fil qui pendouille.
Je me déroule inlassablement au vu et au sus du néant.
Toujours cette moitié de lumière qui me rentre dans les yeux.Vive
la lune!
J'ai tout abandonné.Ne reste plus que ma possession intime.
Les chevaux aux grands sabots bondissent sur les tables.Où est Antoine?
Les conflits intra-personnels me manquent
Les conflits sont vides , il ne me reste plus qu'à les utiliser.
Une douleur me survient à l'oeil droit.Dois-je l'ouvrir?
Henrri De Sabates
Fabien Bellat
(Antonomase de Speyer)
La mer , ce tourbillon
fortuit rempli à ras bord de truies qui dégouline par un sang
de diable.
Tirez le diable par la queue , il crachera des venins.
La maison tombe et le sang dégouline.Danse funèbre et macabre.
Le sourire se voit aux lèvres des pachas.
Fuyez , misérables rats!
Boum!Crac! Os désossées dans la fontaine des crachats.
La turpitude des sens vous monte à la tête.
Ô futiles esprits sanguinolents!
La manivelle qui nous attire tel des tours immobiles accrochées aux antennes
des avions.
Belle des champs , belle des bois,
Crache le sang que le matin tu bois!
Les écorchés s'en vont deux par deux , main dans la main;
Cortège funèbre.
La goutte traverse le mur horizontalement.
Henrri De Sabates
N.N.N. Le Gadlay
Tombez ô fleurs
du ciel ouvert,
Les nuages dansent la sarabande;
Les étirements de la pleine nous emplissent de joie,
La fleur est belle et quant aux toits?
La pluie , mince rideau , coule au travers,
Flaques éphémères de bonheur passager.
Rigole , rigole , danse sur l'eau;
Tableau qui nous cache de la lumière,
Qui telle une chaîne de béton nous pend au coeur.
Des tapirs nous lèchent les pieds,
Misérable esclavage dont ils se veulent l'outil;
C'est leur honte qui pèse sur nos têtes!
Etouffement de mes doigts qui s'allongent jusqu'au sol.
Les ombres se mêlent et s'enroulent autour du papier kraft de nos corps.
Qui sont-ils pour qu'on les ignorent à ce point?
Le radiateur nous chauffe la tête,
Tel l'éclatement d'une pastèque.
Brûlure insaisissable,
Lancinante douleur, accable-moi!
Et qui pourtant la joie tombe des masses;
C'est vous qui ne pouvez supporter le poids du bonheur.
Soyons stoïque!
Restons corps et âme!
Et accrochons-nous à la fenêtre du temps...
N.N.N. Le Gadlay
Henrri De Sabates
Sainte Russie et
plaines enneigées,
Tableau accroché aux fenêtres qui me rentrent dans les vertèbres,
Débordement de gaz , fête des joies,
L'immensité lointaine des foules en pleurs,
Larme dans la rigole de mes yeux qui m'empêche d'épeler les tables
correctement,
Pourquoi riez-vous?
Tonne de décibels , bruits inconnus.
Arbre des pluriels , qui es-tu,
Pour être si souvent présent,
Hypoténuse de la rencontre des nuages
Que tu avales par milliers?
Les êtres immortels n'existent que sur ta langue,
Traits de tissus , ronds de fer ,
Connais-tu le bout du monde?
Non,
Et je m'en fous.
Enroulement de l'escargot dans sa bâtissure inconnue,
Peut-être est-ce là l'origine ?
N.N.N. Le Gadlay
Henrri De Sabates
Transplanté
par ma colonne vertébrale , je traverse la chaise .
Souvent les mêmes idées reviennent.
J'ai la vision d'une petite prostituée , sept ans au plus .
Son interrupteur est noir.
Fouette cocher !
Je ne pense à rien.
Fouette cocher !
Cette petite fille qui se promenait là-haut sur les trottoirs en laissant
son esprit couler au fil du temps m'a fait un jour penser à quelque chose
, je ne sais pas quoi .
Une petite tâche sur une poire , peut-être ?
La plume ne cessait de courrir et de grincer.
Elle était essoufflée.
Fouette cocher !
"Nous sommes des marginaux", disait-elle.
Elle ne pensait pas ce qu'elle disait.
Elle avait tort.
Elle aurait très bien pu penser les yeux fermés ,
Mais son coeur était rebut à toute ouverture.
Exigez des fermetures-éclairs !
Exigez , vous n'avez plus que ce pouvoir-là.
Exigez !
L'aiguille tourne comme la plume sur le papier.
Ma tête tombe ; Ô longue et douloureuse descente aux Enfers - si
l'on peut avoir une conception de l'Enfer.
Te reverrai-je un jour , petite prostituée à la tâche noire
?
Toute petite.
Echevelée , désordonnée , écervelée.
Le rimel coule , le khôl fond .
Fouette cocher !
Eteignez la lumière. -Oui da monseigneur.
Eteignez la lumière ! -Oui da monseigneur;
Je ne puis rien faire d'autre.
C'est fini.
Tous les sens se sont éteints.
Confettis de palpitations que je n'arrive même plus à ressentir.
C'est bien mon ami , va-t-en maintenant.
Va-t-en.
Henrri De Sabates
N.N.N. Le Gadlay
Je n'ai pas senti
cette chose-là hier soir.
La neige tombe à gros flocons.
Mes pensées s'embrouillent.
Dehors , tout est noir.
Tout cela est bien néfaste , cela ne m'inspire guère de confiance.
Ils auront raison de moi.
Et la cause est bien là où on ne la cherche pas.
On rencontre des célébrités , on ne sait pas pourquoi ,
on les imite .
Je m'allonge sur mon cercueil.
Mon dos se repose.
Je pense au suicide.
Je ne pense plus à rien ; je pense que je pense trop.
Le lieu est glacial , c'est peut-être là la cause de ma disparition.
Mais ils sont tous morts-nés.
Mais ils sont tous mornes
C'est l'heure de l'Eucharistie ; courez , courez , bergères !
Personne en ce lieu saint.
Excepté nous , nous et nos âmes.
Voilà la fin de la vie qui arrive.
J'aimerais être libre !
Un élan brusque d'inspiration ; vite ! Notons !
L'Enfer , c'est le Paradis.
Il ne reste plus que des lettres devant mes yeux.
Je voudrais brûler éternellement…
Henrri De Sabates
Antonomase de Speyer
LE GOÛT DES MÛRES À LA BOUCHE
Loin des ballots et de leur misère,
J'écoute passer le vent au creux des feuilles.
Je suis un peu suffoqué par l'air,
Qui fait de moi un feu sans deuil.
Cependant, les oiseaux teint de ciel opèrent
Des opéras valiumesques, je pars.
Et siffle le pinson à distance du cerf,
En dépit du bruit qui gronde quelque part...
Et partira à l'est de nos consciences,
Alors des féodales obscurités urbaines.
Ô douce lumière, soit-nous clémence
Aux yeux du calme et de nos silencieuses peines.
Que vienne enfin le cri de la nature,
Comme une esthétique de la solitude.
Il annonça les bateaux, le volatile des feuillures,
Cette nudité du chemin n'était en fait qu'un prélude…
Aurélien Bédéneau
Henrri De Sabates
J'ENTENDS MES CHEVEUX [CHEVAUX] GRATTER LE VENT
Douceur orangée du tronc,
A la saveur visuelle d'un citron ;
Révélant le feu rangé des arbres
Au loin des fumées de marbres.
Spectacle libre, offert à tous,
De 3 sapins et quelques mousses.
Qui formeront l'oeil de la patience
Au tréfond de vos consciences.
Du creux de la branche, se perçoit la vie menaçante,
Sous formes d'êtres abruptes à la parole sifflante,
Il faut fuir hors de ces végétations pulsatoires
Car vient l'aube à l'orée d'un grand soir.
Henrri De Sabates
Aurélien Bédéneau
On se sent grains
de poussière
Aux cendres de fer
Oiseaux apaisés
Et silence des contrées
Henrri De Sabates
Aurélien Bédéneau
QUESTIONS-RÉPONSES & HYPOTHÈSES-SOLUTIONS
Qu'est-ce qu'une
rue ?
C'est le jeu savant , correct et magnifique des volumes sous la lumière.
*
Qu'est ce qu'une
maison ?
C'est le passage à la réalité.
*
Qu'est-ce que la
mort ?
Cette chose , à la description complexe , répond à la dénomination
d'animal.
*
Qu'est-ce qu'un
caillou ?
C'est le commencement de la fin du monde.
*
Qu'est-ce que des
lunettes ?
C'est une machine à habiter.
*
Qu'est-ce qu'une
voiture ?
C'est un bouclier contre l'eau.
*
Qu'est-ce qu'un
poème ?
C'est une partie du corps humain , cela sert à se déplacer.
*
Qu'est-ce que la
restauration?
C'est la phobie du claustrophobe.
*
Qu'est-ce qu'un
HLM ?
C'est un cadre qui entoure une surface bariolée.
*
Qu'est-ce qu'une
pie ?
C'est l'aboutissement de notre arrivée sur terre.
*
Qu'est-ce qu'un
pied ?
C'est une traduction de la pensée.
*
Qu'est-ce qu'une
boîte ?
Ce n'est pas seulement entretenir , remplacer des pierres , c'est aussi restituer
un état qui peut n'avoir jamais existé à un moment donné.
*
Qu'est-ce qu'une
peinture ?
C'est un édifice de béton.
*
Qu'est-ce qu'un
parapluie ?
C'est un assemblage mécanique qui nous fait avancer par nous-même.
*
Qu'est-ce que l'architecture
?
C'est un lieu de passage.
*
Qu'est-ce qu'un
conflit ?
C'est un machin qui sert à faire trébucher les gens.
Henrri De Sabates & Fabien
Bellat
Qu'est-ce qu'un réveil?
C'est un lieu où l'on construit des édifices.
*
Qu'est-ce qu'un fer à cheval?
C'est le début de la nuit.
*
Qu'est-ce qu'une échelle?
C'est un être que nous ne sommes pas habitués à rencontrer.
*
Qu'est-ce que des yeux?
Ce sont des objets qui reviennent.
*
Qu'est-ce qu'une poutre?
C'est un endroit pour gambader.
*
Qu'est-ce qu'un boomerang?
C'est un épanouissement sur le monde extérieur.
*
Qu'est-ce qu'un Compact Disc?
C'est un repose-fesses.
*
Qu'est-ce qu'un chantier?
Un objet qui réveille le matin.
*
Qu'est-ce qu'un tic?
C'est une source de lumière.
*
Qu'est-ce qu'un monstre?
C'est un outil de pompier.
*
Qu'est-ce qu'un store qui se ferme?
C'est un élément vestimentaire.
*
Qu'est-ce qu'un store fermé?
C'est une protection des sabots.
*
Qu'est-ce qu'un couloir?
C'est une pièce de bois pour soutenir les maisons.
*
Qu'est-ce qu'une chaise?
C'est un objet rond.
*
Qu'est-ce qu'une lampe?
C'est le fait de cligner des yeux , par exemple.
*
Qu'est-ce qu'une cravate?
C'est la fin du jour.
Antonomase de Speyer &
Henrri De Sabates
Si j'étais
jeune , nous pourrions regarder la société d'un oeil plus critique.
Si le monde n'existait
plus , les lapins l'avalerait.
Si l'Angleterre était
une personne , le monde serait plus beau.
Si tout était
parfait , les vaches mangeraient les lits.
Si nous avions des
ailes , nous serions rapides.
Si les lunettes de
soleil étaient blanches, l'hypocrisie n'existerait plus.
Si les lits étaient
verts , la vie n'aurait plus aucun sens.
S'il y avait plus
de fleurs , le Pape serait un pays.
Si tous les généraux
avaient un chat sur les genoux , ils fondraient au soleil.
Si l'eau était
sèche , nous n'écouterions même pas les animaux.
Si le fer était
mou , le monde serait moins conflictuel.
Si les oranges étaient
mûres , nous ne penserions plus.
Si les murs étaient
transparents , on ne verrait pas la couleur de la lune.
Si le soleil brillait
toujours , les hommes auraient des laisses.
Si les animaux pouvaient
parler , le soleil serait humide.
Si les puces avaient
des chiens , nous ne dormirions plus.
Antonomase de Speyer & Henrri De Sabates
Le calme s'installe
dans la salle ,
La crainte m'a délaissé ,
Le moindre bruit devient rafale ,
Je ne saurais pas si j'ai tort ,
Et pourtant , les mots continuent ;
L'avenir en cela m'a oublié.
Suis-je seul ? Je ne le suis pas ;
L'air est prétexte à la mort.
Les autres parlent , je ne parle pas ;
Je vois dans cette turgescence ;
Je ne peux pas , je ne peux plus ;
Lumière , luminescence .
Nous sommes cent , je ne suis qu'un ;
Oublions nous autres oubliés ,
Tous mes efforts ne sont que vains,
Je suis un être tiraillé ;
Et si je criais : "Aidez-moi!",
L'Amour viendra ou non ,
L'on ne m'entendrait même pas
Pour m'abriter en son Panthéon.
Henrri De Sabates
Fabien Bellat
Enragé dépourvu
de mer
Je cours dans ces champs éthérés
Las, il recherchait son rêve
Foulant la buée de mes pieds
Abruti criant pour mère
Mirant les oiseaux de passage
Retrouver et dire : crève !
Je respire cet air nouveau
Désespéré et déprimé
Puis je me tourne sur le dos
Appelant : Mort ! Mortitude !
Confiant au soleil mon bronzage
Cela comme un opprimé
Mais je ne vois qu'une boule de feu
Orphelin de vastitude.
Cernée de nuages cotonneux
Illusion sans illusoire,
Je me repose sur la terre ferme
Utopie de transcendance
Mon rêve, alors, atteint son terme.
Fabien Bellat
Henrri De Sabates
Englué de crétinité
Le sang gicle, des tas de corps tombent,
Et sur le sofa sparadrap
L'odeur de l'hémoglobine plombe,
Face à " Mojo-divinité ",
L'apocalypse va grandissant.
J'enconnerise mes p'tits tracas.
On voit des corps amoncelés,
Les doigts jaunes crispés aux pops-corn,
Que de crânes sont écervelés,
Je me gave de scato-sitcoms
Tout est englouti par le sang,
Et des sapro-pubs qui les ornent.
Tout à coup, tout a disparu ;
Heureux, je me fait géranium.
Tout est vide, rien ne s'entend plus.
L'homme est splendid' dans cette action,
Tout a-t-il été dévoré ?
C'est la suprême évolution.
Ou avons-nous trépassé ?
Aurélien Bédéneau
Henrri De Sabates
Ô vous, dictateur,
tyrraneau !
Ma bouche est prise d'un gout amer,
Vous me demandez quelques mots…
Mes yeux sont pris par la lumière
" Fort bien " respondis-je ! J'écris,
Je ne réponds plus à moi-même,
Je lis, et je compte :
dizains ! !
Je n'entends plus, je ne vois plus
" Mais crétin qu'as tu fais ici,
Je mets tous mes sens à l'affût
Mais c'est de l'octosyllabe enfin
Soudain mon visage se fait blême
Qu'on voulait ! " j'étais si confus
Suis-je toujours capable de penser ?
Et c'est le regard froid, bourru,
Est-ce que je suis bel et bien né
Que je reviens tout en disant :
Je ne puis vraiment me répondre.
" Ah, Putain, les règles, c'est chiant ! "
Je ne peux que voir ma vie fondre.
Axel de Saint-Fonnare
Henrri De Sabates
Je veux me faire esprit
de l'air
Homme de foi, Homme de bien,
Tremper ma plume à la rivière
Vous avez tant détruit la vie
Et m'en aller mourir heureux
Que, oui, finalement, les chiens
Sous le grand épicéa creux
Sont comparativement emplis
Tendre à la décomposition
D'en fait bien plus de finesse
Pour le nourrir du noir poison
Que vous n'en aurez jamais, certes…
Qui m'auras douloureusement
Mes propos ont de la rudesse !
Que trop irrigué mon corps blanc
Et bien c'est parce qu'être inerte
Et jusqu'à cette aube de myrhe
Ainsi que vous le demeurez
Je ne veux plus faire qu'écrire
A Putrefier l'humanité
Antonomase de Speyer
Axel de Saint-Fonnare
AUTRES EXPÉRIENCES ARTISTIQUES
Poèmes-dessins
(de Fabien Bellat et Henrri De Sabates)
La
fusion des couleurs forme un rayon environnant. |
En
coup de vent , on court après le vent. |
Poèmes-tâches
(de Henrri De Sabates et Antoine Desbouys)
Eparpillé,
écartelé |
L'accouplement n'est pas achevé. Il y a eu séparation et pourtant un résultat, 2 résultats ! 2 résultats difformes laissant derrière eux un petit point mal tracé. 2 yeux nous regardent. La chose à dû être catastrophique car l'origine n'est même plus complète ; les 2 membres ne sont attaché qu'à un fil, qu'à un cheveux. La chose est horrible car il y a eu éparpillement du 2ème membre. Et pourtant, ils restent 3, ils restent 5. |
Tout a une origine et nous en sommes tous curieux. Cette origine peut commencer par un explosion ou finir par une explosion. Celle-ci nous donne 2 choix divergents. Peut-être est-ce tout simplement un vomissement sur une fleur. A côté de ces 2 choix divergents, il semble y avoir une petite issue de secours discrète et pourtant présente. Deux petits yeux, deux "piques", deux "trèfles" et seulement en bas, une petite tête d'ours au milieu. Mais crachez-moi enfin ce venin, j'en ai marre ! |
Rattrape-toi ! La bête grimpe furieusement -Stop- Quelques molécules semblent s'être éparpillées dans l'air -je n'ai rien entendu- Elle semble aggrippée à son promontoire. La furieuse, elle ne le lâchera pas. Chose curieuse, ses antennes sont reliées. Elle est prête à attaquer. Prenons garde. Peut-être pourrons-nous quand même attrapper et conserver d'elle les 2 "molécules" en suspension au-dessus d'elle. Sâle bête ! |
Un double capricorne étendu par terre à sa fenêtre, Des piquent lui sortent du dos. Les 15 escargots espagnols arrivent en force. Je sens une montée en moi qui poussent en même temps ces 2 traits gras à se rejoindre. L'un recouvre l'autre. La lucarne feroce aux dards qui lui sortent des yeux s'approche de moi Elle ne me fait pas peur et pourtant elle m'inquiète.
Petite chauve-souris,
pourquoi est-tu si petite avec tes
2 ailes de plaisance.
J'aimerais tant te prendre dans le
creux de ma main.
Dessins en
commun
(de Fabien Bellat et Henrri De Sabates)
Traduction
par correcteur orthographique de français |
|
Extrait de Mac
Beth ( W.Shakespeare) (Enter Lady Macbeth
, with a taper) Extrait de La Zapatera prodigiosa (F.G.Lorca) ZAPATERO-Entonces
, adios...para toda la vida , porque a mi edad...(Esta conmovido) Extrait des Bucoliques(Virgile) MELIBOEUS Tityre , tu patulae
recubans sub tegmine fagi TITYRUS O Meliboee , deus nobis
haec otia fecit. |
Extract de Mac
Pet ( W.Shakespeare) (Enter Lad Mach , winch
a taper) Extrait de La Zapateado prodiges (F.G.Lors) ZAPATERO-Entonces
, dais...para taud la vida , porque a mi édam...(Resta conmovido)
Extrait des Bucoliques(Vigile) MELIBOEUS Titre , tu pâturage
rubans subi terminé phage TITYRUS O Melkite , deus nolis
hasch toi feint. |
Réflexion
debout à travers la forêt
(d'Aurélien Bédéneau
et Henrri De Sabates)
Refaire le raisonnement en arrière.
Ecrire, c'est marrant (parfois).
Les autres sont dans des tiroirs.
Nous, nous sommes dans un gros tiroir,
nous sommes carrément même
le meuble,
ou plutôt la chambre,
voire la maison,
la Terre,
la galaxie,
l'univers...
Leur tiroir, c'est leur univers ; et notre univers, n'est-il pas un tiroir un
peu plus grand ? Un putain de grand tiroir..
Poème nerveux
(de Henrri de Sabates et Fabien Bellat)
De la sensibilitude
des cases mortes,
Je te dis...
Que le château me dévore sans peine
J'ai le coeur qui bat à sans à l'heure
Sous l'asphalte des 15
L'ombre glauque m'anime,verte d'espoir
Il faut qu'on fasse péter la
baraque, rauques
La cabine du métro se noie
Je me morphond dans les dédales
Sans voir, je désespère de vomir le métropolitain
Ah ! La La La La La La La
La pin-up a revêtu un Union Jack
Et je cours sans jamais m'arrêter
Approché par les limbes
Taratanares...
Le pilier candélabre est mort dans l'âme
Poum ! Marran ! Al métro dé l'or !
La femme-fouine rit dans son sourcil.
Saint-Papier, priez pour nous
Effermé à mort.
Bus dévoré par le métro parisien evaporé en fumée.
Je grandis sur les pilônes de l'âge !
Sportitude en apocalypse, désespoir du doryphore ;
Effacé par l'heure marrainée,
Il y a peu d'éclats de verbe dans mon église
Originalizons la détention des prévenus pour une liberté
allumée !
Le code de la route m'a guillotiné, gloire à lui, vive ce roi
!
Libéré, dérouté, germalotomurusilé, je meurs
;
Les pilastres néo-classique m'ont éjaculé. J'en suis tout
ébouriffé.
Terrasé par le dragon, la carte s'envole,
La Madeleine a fondu dans ma bouche comme une gelée architecturale.
Panneau de merde, coupe-moi les cordes / Plus vite !
Tandis que je vais à Canteleu, je rumine Flaubert et claviote Maupassant.
Providence effarée, délaissée par les yeux de la cruelle
miséricorde ;
Et la grue du chantier me fait découvrir les jouissances du sandwich
du midi.
Lettre,
Il
faudra
le
fossoyer.
Pour
fleur.
Dans l'autre sens ?
Poire,
Un stylo,
Réglisse ;
Escarbille
ciel ;
Pompier.
carte,
Iceberg.
Plaine
Indienne
Stupide,
noces
Tour,
funèbres.
Les feux rouges du désir qui enflamment l'heure quotidienne ;
Météorite, désarticulée par une prophétie
gallinacique.
J'ai parti pour de longues voyages, parti sur l'huile d'un lycan-trope fou amoureux
d'une tortue : arrêt demandé pour le terminus des prétentieux
à Vénus, galaxie des Saporides : Et sur le mate- lat qui
s'en - aille sur sa grou-aille plei-ne de chevaux... La femme-furet m'a oublié
: honte à sa descendance ! Arbre désarticulé qui ne cesse
de…
La Chair Folle de Boeuf
Stage urbain
Recherches sur la sexualité
LA REVUE FICTIVE DE L'EXPÉRIMENTALISME
Revue n°A
(mise en page : Gaël Boulard)
Revue n°2
(mise en page : Antoine Desbouys)
Revue n°3
(mise en page : Aurélien Bédéneau
& Sébastien Morsard)
MANIFESTES FICTIFS DE L'EXPÉRIMENTALISME
Premier manifeste fictif de l'Expérimentalisme
Deuxième manifeste fictif de l'Expérimentalisme