Vestibule  Manifeste ERBEFOLE Pages personnelles Esthétique Oeuvres : cliquer sur "Archives" ou "Florilège" Dialogues Interventions en cours

 _
Menu des archives 
dessin de H. De Sabates

 

 

 

Vivre avec les surréalistes
(par F. Bellat)

       Récemment,travaillant au centre Pompidou sur des toiles de Max Ernst, Miro, Tanguy, Masson, Picabia...j'ai ressenti avec émotion le souvenir des débuts surréalisants de notre groupe, de nos premières expériences artistiques avec Sébastien Erhard.
    Envers les surréalistes, celui-ci nourrissait une authentique, inconditionnelle vénération. Ces artistes figuraient son horizon, son rêve.
    Naturellement, en tant qu'ami proche et aspirant à l'art, Sébastien m'entraîna très tôt à participer à ses essais dans la pure lignée surréaliste.
    S'il fallait recenser le nombre de cadavres exquis que Sébastien, moi ou d'autres avons alors improvisé, ce deviendrait une problématique tâche d'archiviste.
    C'est que, au moins pour deux ans (1995-1996), l'écriture automatique a été notre presque exclusive méthode d'écriture.
    D'où l'accumulation de tentatives variées, noiricissant un papier de piètre qualité, plié, redécoupé, lu avec plaisir voire déplaisir, vite enterré en nos dossiers...
    Cet "automatisme", nous l'empruntions tel quel aux surréalistes, avides de perpétuer en toute innocence leurs expérimentations. Ce avec le même esprit de spontanéité et redécouverte onirique.
    Cela nous permettait de travailler vite, en commun, d'aplanir les différences d'approches par la mécanique de l'absurde-consacré ou d'exploiter nos antagonismes comme hasards écrits.
    Partout nous en avons réalisés, de ces cadavres exquis, ou poèmes croisés, ou questions-réponses : dans le bus, chez soi, à la cantine, en classe, jusque dans les toilettes du lycée...
    Quant au résultat... Nous avons beaucoup travaillé. Produit, produit, appris, sans encore un réel souci de qualité ; ni même de diffusion de tels essayiscules pléthoriques.
    Aujourd'hui, on regarde cela avec la question : comment avons-nous pu créer ainsi ?
    Pourquoi cette légion d'exercices improvisés en un jet fugace ? - pourquoi les surréalistes nous ont-ils si influencés ?
    Pour dire vrai, de ces artistes, nous ne nous sommes guère appuyés sur des oeuvres précises : mais l'esprit surréalisant s'est intégré en nous.
    Les poèmes hallucinés, les cadavres exquis des années 1920-1930, nous les avons lu ou parcourus en novices, sans vraiment retenir de titres spécifiques. Ce que nous retenions, c'est une allure, une spiritualité de l'étrange couronné empereur des fictions vécues - jamais nous ne sélectionnons un caractère littéraire ou historique.
    Cela laisse des traces.
    Imprégnés d'un apprentissage aussi effervescent, nos travaux originels en demeurent irrémédiablement marqués.
    Ces expérimentations coïncident avec la 1
    ère période de notre groupe, là où on pouvait se réunir et créer sans finalité préétablie ni préparation aucune.
    Cela devait évoluer.
    Chacun, nous prîmes tous un peu nos envols, affirmant nos personnalités, nos approches intimes d'un art ou de plusieurs.
    Mis à part Sébastien dont la poésie récente reste stigmatisée du sceau surréaliste, nous avons tourné cette page et nous sommes écartés des Breton, Dali, Desnos...
    Toutefois, des vestiges résistent.
    En discutant il y a peu avec mon ami Clément Lemoine des quelques retouches à apporter à mes
    Ephémérides de Versailles, il m'a fait remarquer combien la spontanéité presque violente et délirante d'une bonne part de l'ouvrage traduit une remémoration semi-consciente de mes débuts surréalisants.
    Or, cette touche alliée à la régénération de multiples formules classiques réalise un bizarre contraste tout d'éloquence détournée, de légendes recomposées, de cinglante ironie, de grandiloquence implosée, de mystification ultime en un souffle baroquisant autant qu'absurde...
    Voici l'héritage manifeste du surréalisme qui fait jour alors que je pensais ne plus le ressentir.
    En vérité, jamais je n'ai tout à fait abandonné cette manière-là : elle me permet d'insufler une spontanéité d'expression, un décalage atypique au sein même de la lourde machinerie narrative. Aussi, je ne peux renier le legs surréaliste sans qu'aussitôt il ne ressurgisse ; aucun regret de ce dynamisme hors normes...
    Tout sujet ou développement tendant chez moi au délirifiant ressortent alors d'une consentie réminiscence. surtout que dans une oeuvre telle que le roman que je prépare, je ne peux trouver cette rafraîchissante liberté, sauf pour de rares passages.

*

    Maintenant, face aux oeuvres du Centre Pompidou, je reprends conscience d'une chose : nous les connaissions fort peu.
    Et pourtant, une création comme
    A quatre heure d'été, l'espoir (1929) d'Yves Tanguy - l'une des meilleures inflexions surgies de la nébuleuse surréaliste - peut quelquefois s'assimiler à l'imaginaire de certains de nos "littéraires" cadavres exquis.
    En outre, le
    Loup-table (1939-1947) de Victor Brauner, par son assemblage improbable et néanmoins viable semble s'affirmer telle la source de ma Femme-chaise (1998) où j'avais pris une chaise du lycée Jeanne d'Arc de Rouen et collé dessus des photos du corps d'une amie, en correspondance physique avec le postérieur et le dossier...
    Pourtant, l'intervention de Brauner, je ne la connaissais en rien, à l'époque.
    Ceci, pour montrer que, sans exactement connaître le surréalisme...nous le réinventions (tant bien que mal) ou au moins parvenions subreptivement à retrouver son esprit.
    Que dire de plus ?
    Seulement que, pour quelques années, notre vie et nos balbutiements en art ont existé aux côtés du défunt quoique présent surréalisme, et que, durant les expériences les plus intenses, les plus surprenantes, décevantes, imaginatives, enthousiasmantes voire irréelles...nous avons eu le privilège de vivre avec les surréalistes.

Fabien BELLAT
Centre Pompidou (Paris)
6 août 2001

 

 

 Retour

 

CADAVRES EXQUIS

 


(dessin de H. De Sabates et F. Bellat)

 

 

  ETRES VENUS DE NULLE PART
(saynète de Antoine Kasperczyk, Fabien Bellat & Henrri De Sabates) 

FABIEN: Salut!
SIONA 1ère: Nous dirigeons l'empire du non-lieu depuis 1500 ans , cela devient lassant.
HULF: Parle, parle! N'empêche que ces chaises continuent de voler et Hulf  n'apprécie pas cela.
FABIEN: Tu...
SIONA 1ère: (se déplaçant vivement) Rien ne nous amuse plus.
HULF: Quoi?!
FABIEN: vas...
SIONA 1ère: Le meurtre, les intrigues nous ont vite lassées!Que l'éternité est monotone!
FABIEN: bien?
HULF: Laisse tomber! (un long silence) Mais vont-elles enfin redescendre, ces chaises!
FABIEN: Au fait , moi c'est Fabien.Vous , c'est qui?
SIONA 1ère: Je propose que l'un de nous invente une distraction   sanguinolente.
FABIEN: Hé, toi! Tu me réponds, oui?
HULF: Ah! Peste! (il se met à frapper sur tout ce qui bouge et à bousculer tout le monde)
FABIEN: Oh! L'autre, hé!
SIONA 1ère: Même toi Hulf ne trouve rien! L'attente d'une distraction     pré-apocalyptique sera longue.
HULF: Chut! (il pose son doigt sur ses lèvres; un bruit de fracas de chaises se fait entendre) Enfin!

 

PAS DANS LE CIEL


Jésus-Christ n'était point un précurseur de la randonnée céleste.
Discrètement, le bruit des pas est étouffé par les nuages,
Le soleil se couche, la nuit arrive.

Le ciel manque d'attrait pédestre, c'est regrettable.
Gentilement, chaque nuage s'écarte sur notre passage,
La nuit est là, la lune arrive.

J'ai toujours ressenti un aspect céleste foulé de pas.
Agréablement, les rayons du soleil viennent effleurer notre peau,
La lune part avec la nuit, la fin du rêve.

L'inspiration n'est pas liée au foulement du sol céleste.
Simplement, nous avançons dans l'immensité impalpable,
Le jour arrive, et le rêve subsiste.


Fabien Bellat
        Henrri De Sabates
       Antoine Kasperczyk

 

LE PASSAGE DU TEMPS

Sous le soleil, les abeilles font leur miel,
Le temps refusait de se laisser envoyer en l'air,
Les citrouilles pourrissent et les fleurs fanent,
Goutte à goutte, chaque seconde, chaque minute, chaque heure s'écoule.

Le temps mourant, de temps en temps vivant,
Le passage se fit finalement dans un bruit pétaradant,
Et moi, je me flétris au fur et à mesure que le temps gagne cette grande  partie d'échec qu'est la vie,
Pas à pas, chaque aiguille du temps avance à son tour.

Le temps tangue et valse dans le tango,
Le temps a vogué dans la valse du délire,
Tu es poussière et tu redeviendra poussière,
Petit à petit, le temps passe et puis s'en va!

Antoine Desbouys
Fabien Bellat
Jérôme Chauvin
Henrri De Sabates

 

TARTUFFIADE HONNÊTE
(saynète de Jérôme Chauvin, Fabien Bellat, Antoine Desbouys & Henrri De Sabates) 

Le Chevalier Jarof : "Oyez, gente dames, je suis là pour vous servir !
FABIEN : La terre est malheureusement remplie de tartuffe comme moi
M. SMITH : bonjour les amis
BATACLAN : Peste ! Pouah ! Ne blasphémez pas ainsi !
Le Chevalier : "Je partirais pour vous, combattre des dragons si vous le désirez !"
M. SMITH : BONJOUR  J'AI DIT
BATACLAN : Bigre ! ces chaises volent !
Chevalier : " Vous ne daignez point me donner de mission ? Alors pour ne point faillir à mon honneur, je m'en vais les pourfendre de mon épée enchantée !"
SMITH : AU REVOIR

 

 

   POEMATIQUE(en l'honneur de F.Bellat)


Je plonge pour ne pas sortir,
Le matheux attaque et mate : échec et mat!
Les poèmes nous assaillent comme des piranhas autour de leur proie.


Le poème devient le poème du poème;
Aime , le prof énonce le poème.
Les poèmes nous assaillent la tête , nous assaillent l'esprit , c'est ça le poème d'aujourd'hui.

La résolution est en bonne voie de non-achèvement;
Puce à l'oreille , la tique m'a piqué : eurêka!
Les mathématiques tiquent , pour les poèmes , il faut de la tactique, de la tactique pour les poèmes de mathématiques.

J'ai vu , j'ai vaincu , le poème m'a submergé;
Écarte Descartes et résonne à ta façon.
Vive les poèmes et à bas la facilité! Vive la facilité et à bas les poèmes!

Fabien Bellat
Antoine Desbouys
Henrri De Sabates

 Retour

TEXTES EN ÉCRITURE AUTOMATIQUE

 

Tu veux bien?
Les poutres sont tombées , elles sont sales.La lumière brille dans leurs yeux.
La lumière du néant est en elles.
Retournement de la technique.Ouvre-lui!Le vent me prend à contre-face.
L'effroi:voilà la valeur d'aujourd'hui.
Par petites gouttes , les têtes tombent dans mon esprit telles les feuilles d'automne.
Je pars dans la quête de mon sens , de mon non-sens , ce que j'ai toujours été.
Les fleurs de couleurs s'éparpillent en dégradés;les pulsions de l'être.
Le jour est arrivé avec son cortège de vide.
Motif retourné , ribambelle , farandole , sous le hululement de la nuit.Le tic-tac est agaçant!
Nous sommes les geôliers du temps.

Fabien Bellat
Henrri De Sabates

 

L'édifice et sa formidable présence sont là pour nous écraser.L'écrasement est saboteur.
Transpercement d'une lame qui jaillit à travers le temps.Les sphères s'accumulent , le vide est à côté de moi.
Son univers a été bâti par le vide , son univers est donc l'anti- humanité qui nous régit.
Flottement terrestre poussé par l'esprit ; les bras s'allongent ,se ramollissent et viennent se claquer sur mes joues.
Ses bras se sont démesurément allongés pour nous dominer.
Le point sur la sphère réapparaît stroboscopiquement.

Fabien Bellat
Henrri De Sabates

 

Mon chien s'est cassé la jambe sur le goudron.
Etanchéité du monde.
Jouissons de la vie qui n'éxiste pas.
Reflet du monde.
Illumination des tâches pointillées dans le ciel.
Les poètes sont débiles mentaux.
L'ombre est passée au travers de la vitre.
Je préfère le soleil.
La chose s'étend pour combler l'univers.
Les petits poings montent au plafond.
La paranoïa universelle me prend en son sein , c'est bien doux.
Il ne fait pas beau aujourd'hui.
Cubisme , prisme et décadence.
La lumière jaillit pour m'occulter par mes ombres.
Sycarshmusk!
La vitesse du vent m'intercepte.
Je mange.
Le secrétariat m'accueille aimablement.
Les ampoules tournent , avancent et m'écrasent.
Dextérité.
Cheveu.
Le tissu chevelu est la consistance du monde.
La fin est venue un autre jour.

Antonomase de Speyer
Henrri De Sabates
Fabien Bellat
(Shingoki)

 

Les élans néfastes du passé me lancinent le corps , me lancinent le coeur.
Ceux-ci me transpercent d'un bourdonnement aigu foudroyant les nuages sur son passage.
Ma pensée est découverte et je ne pense pas que le chant grégorien soit innocent à tout cela.
Il aurait fallu que je me lançasses dans ma pensée , que je la transperçasses et que je l'écrasasses sous le joug de mon corps , sous le joug de mon coeur.
Il me vient à l'idée que je suis transpercé de flèches et que je remonte aux cieux qu'est le plafond.
Nous atteignons un niveau de bas étage et il faut vite le quitter.Je me dépêche d'annoncer ma visite.
C'est leurs problèmes , nom de Dieu ; n'allons pas pleurer quand il n'en est pas de notre droit.
Les voix sont autorisées , mais pas les sons car ils gênent l'environnement humain.
Nous tournons au désespoir , à la folie et à la catastrophe.
Les chaises s'affaissent.C'est inutile , pense Antoine.
Car le tout est encore de penser , faut-il savoir penser , ou conclure?
Où se trouve le monde?
Je ne sais pas , car il est dans mon coeur , car il est dans mon corps.

Henrri De Sabates

 

Merci.
La mélodie envahit ma tête ; mais dans les sons , elle semble inconnue.
Par conséquent , je vois comme un aveugle.
Les sons m'attaquent , je m'envahit.
Les rythmes.
Une bribe de lumière me permet de voir.
Une voix me déserte , je suis enfin libre.
Un dernier jet de lumière jaillit en moi , j'ai blâmé.
Pique , pique , je suis là , ne vous déplaise.
Ma mémoire est envahit par des limbes de poussière ; seul souvenir un fil qui pendouille.
Je me déroule inlassablement  au vu et au sus du néant.
Toujours cette moitié de lumière qui me rentre dans les yeux.Vive la lune!
J'ai tout abandonné.Ne reste plus que ma possession intime.
Les chevaux aux grands sabots bondissent sur les tables.Où est Antoine?
Les conflits intra-personnels me manquent
Les conflits sont vides , il ne me reste plus qu'à les utiliser.
Une douleur me survient à l'oeil droit.Dois-je l'ouvrir?

Henrri De Sabates
Fabien Bellat
(Antonomase de Speyer)

 

La mer , ce tourbillon fortuit rempli à ras bord de truies qui dégouline par un sang de diable.
Tirez le diable par la queue , il crachera des venins.
La maison tombe et le sang dégouline.Danse funèbre et macabre.
Le sourire se voit aux lèvres des pachas.
Fuyez , misérables rats!
Boum!Crac! Os désossées dans la fontaine des crachats.
La turpitude des sens vous monte à la tête.
Ô futiles esprits sanguinolents!
La manivelle qui nous attire tel des tours immobiles accrochées aux antennes des avions.
Belle des champs , belle des bois,
Crache le sang que le matin tu bois!
Les écorchés s'en vont deux par deux , main dans la main;
Cortège funèbre.
La goutte traverse le mur horizontalement.

Henrri De Sabates
N.N.N. Le Gadlay

 

Tombez ô fleurs du ciel ouvert,
Les nuages dansent la sarabande;
Les étirements de la pleine nous emplissent de joie,
La fleur est belle et quant aux toits?
La pluie , mince rideau , coule au travers,
Flaques éphémères de bonheur passager.
Rigole , rigole , danse sur l'eau;
Tableau qui nous cache de la lumière,
Qui telle une chaîne de béton nous pend au coeur.
Des tapirs nous lèchent les pieds,
Misérable esclavage dont ils se veulent l'outil;
C'est leur honte qui pèse sur nos têtes!
Etouffement de mes doigts qui s'allongent jusqu'au sol.
Les ombres se mêlent et s'enroulent autour du papier kraft de nos corps.
Qui sont-ils pour qu'on les ignorent à ce point?
Le radiateur nous chauffe la tête,
Tel l'éclatement d'une pastèque.
Brûlure insaisissable,
Lancinante douleur, accable-moi!
Et qui pourtant la joie tombe des masses;
C'est vous qui ne pouvez supporter le poids du bonheur.
Soyons stoïque!
Restons corps et âme!
Et accrochons-nous à la fenêtre du temps...

N.N.N. Le Gadlay
Henrri De Sabates

 

 

Sainte Russie et plaines enneigées,
Tableau accroché aux fenêtres qui me rentrent dans les vertèbres,
Débordement de gaz , fête des joies,
L'immensité lointaine des foules en pleurs,
Larme dans la rigole de mes yeux qui m'empêche d'épeler les tables correctement,
Pourquoi riez-vous?
Tonne de décibels , bruits inconnus.
Arbre des pluriels , qui es-tu,
Pour être si souvent présent,
Hypoténuse de la rencontre des nuages
Que tu avales par milliers?
Les êtres immortels n'existent que sur ta langue,
Traits de tissus , ronds de fer ,
Connais-tu le bout du monde?
Non,
Et je m'en fous.
Enroulement de l'escargot dans sa bâtissure inconnue,
Peut-être est-ce là l'origine ?

N.N.N. Le Gadlay
Henrri De Sabates

 

Transplanté par ma colonne vertébrale , je traverse la chaise .
Souvent les mêmes idées reviennent.
J'ai la vision d'une petite prostituée , sept ans au plus .
Son interrupteur est noir.
Fouette cocher !
Je ne pense à rien.
Fouette cocher !
Cette petite fille qui se promenait là-haut sur les trottoirs en laissant son esprit couler au fil du temps m'a fait un jour penser à quelque chose , je ne sais pas quoi .
Une petite tâche sur une poire , peut-être ?
La plume ne cessait de courrir et de grincer.
Elle était essoufflée.
Fouette cocher !
"Nous sommes des marginaux", disait-elle.
Elle ne pensait pas ce qu'elle disait.
Elle avait tort.
Elle aurait très bien pu penser les yeux fermés ,
Mais son coeur était rebut à toute ouverture.
Exigez des fermetures-éclairs !
Exigez , vous n'avez plus que ce pouvoir-là.
Exigez !
L'aiguille tourne comme la plume sur le papier.
Ma tête tombe ; Ô longue et douloureuse descente aux Enfers - si l'on peut avoir une conception de l'Enfer.
Te reverrai-je un jour , petite prostituée à la tâche noire ?
Toute petite.
Echevelée , désordonnée , écervelée.
Le rimel coule , le khôl fond .
Fouette cocher !
Eteignez la lumière. -Oui da monseigneur.
Eteignez la lumière ! -Oui da monseigneur;
Je ne puis rien faire d'autre.
C'est fini.
Tous les sens se sont éteints.

Confettis de palpitations que je n'arrive même plus à ressentir.
C'est bien mon ami , va-t-en maintenant.
Va-t-en.

Henrri De Sabates
N.N.N. Le Gadlay

 

 

 

Je n'ai pas senti cette chose-là hier soir.
La neige tombe à gros flocons.
Mes pensées s'embrouillent.
Dehors , tout est noir.
Tout cela est bien néfaste , cela ne m'inspire guère de confiance.
Ils auront raison de moi.
Et la cause est bien là où on ne la cherche pas.
On rencontre des célébrités , on ne sait pas pourquoi , on les imite .
Je m'allonge sur mon cercueil.
Mon dos se repose.
Je pense au suicide.
Je ne pense plus à rien ; je pense que je pense trop.
Le lieu est glacial , c'est peut-être là la cause de ma disparition.
Mais ils sont tous morts-nés.
Mais ils sont tous mornes
C'est l'heure de l'Eucharistie ; courez , courez , bergères !
Personne en ce lieu saint.
Excepté nous , nous et nos âmes.
Voilà la fin de la vie qui arrive.
J'aimerais être libre !
Un élan brusque d'inspiration ; vite ! Notons !
L'Enfer , c'est le Paradis.
Il ne reste plus que des lettres devant mes yeux.
Je voudrais brûler éternellement…

Henrri De Sabates
Antonomase de Speyer

 

LE GOÛT DES MÛRES À LA BOUCHE


Loin des ballots et de leur misère,
J'écoute passer le vent au creux des feuilles.

Je suis un peu suffoqué par l'air,
Qui fait de moi un feu sans deuil.

Cependant, les oiseaux teint de ciel opèrent
Des opéras valiumesques, je pars.

Et siffle le pinson à distance du cerf,
En dépit du bruit qui gronde quelque part...

Et partira à l'est de nos consciences,
Alors des féodales obscurités urbaines.

Ô douce lumière, soit-nous clémence
Aux yeux du calme et de nos silencieuses peines.

Que vienne enfin le cri de la nature,
Comme une esthétique de la solitude.

Il annonça les bateaux, le volatile des feuillures,
Cette nudité du chemin n'était en fait qu'un prélude…

Aurélien Bédéneau
Henrri De Sabates

 

 

J'ENTENDS MES CHEVEUX [CHEVAUX] GRATTER LE VENT


Douceur orangée du tronc,
A la saveur visuelle d'un citron ;

Révélant le feu rangé des arbres
Au loin des fumées de marbres.

Spectacle libre, offert à tous,
De 3 sapins et quelques mousses.

Qui formeront l'oeil de la patience
Au tréfond de vos consciences.

Du creux de la branche, se perçoit la vie menaçante,
Sous formes d'êtres abruptes à la parole sifflante,

Il faut fuir hors de ces végétations pulsatoires
Car vient l'aube à l'orée d'un grand soir.

Henrri De Sabates
Aurélien Bédéneau

 

On se sent grains de poussière
Aux cendres de fer
Oiseaux apaisés
Et silence des contrées

Henrri De Sabates
Aurélien Bédéneau

 Retour

QUESTIONS-RÉPONSES & HYPOTHÈSES-SOLUTIONS

 

Qu'est-ce qu'une rue ?
C'est le jeu savant , correct et magnifique des volumes sous la lumière.

*

Qu'est ce qu'une maison ?
C'est le passage à la réalité.

*

Qu'est-ce que la mort ?
Cette chose , à la description complexe , répond à la dénomination d'animal.

*

Qu'est-ce qu'un caillou ?
C'est le commencement de la fin du monde.

*

Qu'est-ce que des lunettes ?
C'est une machine à habiter.

*

Qu'est-ce qu'une voiture ?
C'est un bouclier contre l'eau.

*

Qu'est-ce qu'un poème ?
C'est une partie du corps humain , cela sert à se déplacer.

*

Qu'est-ce que la restauration?
C'est la phobie du claustrophobe.

*

Qu'est-ce qu'un HLM ?
C'est un cadre qui entoure une surface bariolée.

*

Qu'est-ce qu'une pie ?
C'est l'aboutissement de notre arrivée sur terre.

*

Qu'est-ce qu'un pied ?
C'est une traduction de la pensée.

*

Qu'est-ce qu'une boîte ?
Ce n'est pas seulement entretenir , remplacer des pierres , c'est aussi restituer un état qui peut n'avoir jamais existé à un moment donné.

*

Qu'est-ce qu'une peinture ?
C'est un édifice de béton.

*

Qu'est-ce qu'un parapluie ?
C'est un assemblage mécanique qui nous fait avancer par nous-même.

*

Qu'est-ce que l'architecture ?
C'est un lieu de passage.

*

Qu'est-ce qu'un conflit ?
C'est un machin qui sert à faire trébucher les gens.


Henrri De Sabates & Fabien Bellat




Qu'est-ce qu'un réveil?
C'est un lieu où l'on construit des édifices.

*

Qu'est-ce qu'un fer à cheval?
C'est le début de la nuit.

*

Qu'est-ce qu'une échelle?
C'est un être que nous ne sommes pas habitués à rencontrer.

*

Qu'est-ce que des yeux?
Ce sont des objets qui reviennent.

*

Qu'est-ce qu'une poutre?
C'est un endroit pour gambader.

*

Qu'est-ce qu'un boomerang?
C'est un épanouissement sur le monde extérieur.

*

Qu'est-ce qu'un Compact Disc?
C'est un repose-fesses.

*

Qu'est-ce qu'un chantier?
Un objet qui réveille le matin.

*

Qu'est-ce qu'un tic?
C'est une source de lumière.

*

Qu'est-ce qu'un monstre?
C'est un outil de pompier.

*

Qu'est-ce qu'un store qui se ferme?
C'est un élément vestimentaire.

*

Qu'est-ce qu'un store fermé?
C'est une protection des sabots.

*

Qu'est-ce qu'un couloir?
C'est une pièce de bois pour soutenir les maisons.

*

Qu'est-ce qu'une chaise?
C'est un objet rond.

*

Qu'est-ce qu'une lampe?
C'est le fait de cligner des yeux , par exemple.

*

Qu'est-ce qu'une cravate?
C'est  la fin du jour.


Antonomase de Speyer & Henrri De Sabates

 

 

Si j'étais jeune , nous pourrions regarder la société d'un oeil plus critique.


Si le monde n'existait plus , les lapins l'avalerait.


Si l'Angleterre était une personne , le monde serait plus beau.


Si tout était parfait , les vaches mangeraient les lits.


Si nous avions des ailes , nous serions rapides.


Si les lunettes de soleil étaient blanches, l'hypocrisie n'existerait plus.


Si les lits étaient verts , la vie n'aurait plus aucun sens.


S'il y avait plus de fleurs , le Pape serait un pays.


Si tous les généraux avaient un chat sur les genoux , ils fondraient au soleil.


Si l'eau était sèche , nous n'écouterions même pas les animaux.


Si le fer était mou , le monde serait moins conflictuel.


Si les oranges étaient mûres , nous ne penserions plus.


Si les murs étaient transparents , on ne verrait pas la couleur de la lune.


Si le soleil brillait toujours , les hommes auraient des laisses.


Si les animaux pouvaient parler , le soleil serait humide.


Si les puces avaient des chiens , nous ne dormirions plus.



Antonomase de Speyer & Henrri De Sabates

 

 Retour

POÈMES CROISÉS

 

Le calme s'installe dans la salle ,
La crainte m'a délaissé ,
Le moindre bruit devient rafale ,
Je ne saurais pas si j'ai tort ,
Et pourtant , les mots continuent ;
L'avenir en cela m'a oublié.

Suis-je seul ? Je ne le suis pas ;
L'air est prétexte à la mort.
Les autres parlent , je ne parle pas ;
Je vois dans cette turgescence ;
Je ne peux pas , je ne peux plus ;
Lumière , luminescence .

Nous sommes cent , je ne suis qu'un ;
Oublions nous autres oubliés ,
Tous mes efforts ne sont que vains,
Je suis un être tiraillé ;
Et si je criais : "Aidez-moi!",
L'Amour viendra ou non ,
L'on ne m'entendrait même pas
Pour m'abriter en son Panthéon.

Henrri De Sabates
Fabien Bellat

 

 

Enragé dépourvu de mer
Je cours dans ces champs éthérés
Las, il recherchait son rêve
Foulant la buée de mes pieds
Abruti criant pour mère
Mirant les oiseaux de passage
Retrouver et dire : crève !

Je respire cet air nouveau
Désespéré et déprimé
Puis je me tourne sur le dos
Appelant : Mort ! Mortitude !
Confiant au soleil mon bronzage
Cela comme un opprimé
Mais je ne vois qu'une boule de feu
Orphelin de vastitude.

Cernée de nuages cotonneux
Illusion sans illusoire,
Je me repose sur la terre ferme
Utopie de transcendance
Mon rêve, alors, atteint son terme.

Fabien Bellat
Henrri De Sabates

 

 

Englué de crétinité
Le sang gicle, des tas de corps tombent,
Et sur le sofa sparadrap
L'odeur de l'hémoglobine plombe,
Face à " Mojo-divinité ",
L'apocalypse va grandissant.
J'enconnerise mes p'tits tracas.

On voit des corps amoncelés,
Les doigts jaunes crispés aux pops-corn,
Que de crânes sont écervelés,
Je me gave de scato-sitcoms
Tout est englouti par le sang,
Et des sapro-pubs qui les ornent.
Tout à coup, tout a disparu ;
Heureux, je me fait géranium.

Tout est vide, rien ne s'entend plus.
L'homme est splendid' dans cette action,
Tout a-t-il été dévoré ?
C'est la suprême évolution.
Ou avons-nous trépassé ?

Aurélien Bédéneau
Henrri De Sabates

 

 

Ô vous, dictateur, tyrraneau !
Ma bouche est prise d'un gout amer,
Vous me demandez quelques mots…
Mes yeux sont pris par la lumière
 " Fort bien " respondis-je ! J'écris,
 Je ne réponds plus à moi-même,
Je lis, et je compte : dizains ! !

Je n'entends plus, je ne vois plus
" Mais crétin qu'as tu fais ici,
Je mets tous mes sens à l'affût
Mais c'est de l'octosyllabe enfin
Soudain mon visage se fait blême
Qu'on voulait ! " j'étais si confus

Suis-je toujours capable de penser ?
Et c'est le regard froid, bourru,
Est-ce que je suis bel et bien né
Que je reviens tout en disant :
Je ne puis vraiment me répondre.
" Ah, Putain, les règles, c'est chiant ! "
Je ne peux que voir ma vie fondre.

Axel de Saint-Fonnare
Henrri De Sabates

 

 

Je veux me faire esprit de l'air
Homme de foi, Homme de bien,
Tremper ma plume à la rivière
Vous avez tant détruit la vie
Et m'en aller mourir heureux
Que, oui, finalement, les chiens
Sous le grand épicéa creux
Sont comparativement emplis
Tendre à la décomposition
D'en fait bien plus de finesse
Pour le nourrir du noir poison
Que vous n'en aurez jamais, certes…
Qui m'auras douloureusement
Mes propos ont de la rudesse !
Que trop irrigué mon corps blanc
Et bien c'est parce qu'être inerte
Et jusqu'à cette aube de myrhe
Ainsi que vous le demeurez
Je ne veux plus faire qu'écrire
A Putrefier l'humanité

Antonomase de Speyer
Axel de Saint-Fonnare

 

 Retour

AUTRES EXPÉRIENCES ARTISTIQUES

 

Poèmes-dessins
(de Fabien Bellat et Henrri De Sabates)

 

La fusion des couleurs forme un rayon environnant.
Écrasé , je l'ai (gelé) brûlé .Tout se reflète dans notre société.
Le spectre est-il ce que nous croyons?
La couleur est le support de l'indivisibilité.
Glauque , macabre et pourtant flasque.
Je ne pense rien.
Nous avons vu - sommes-nous croyants?
Nous avons vécu , et pourtant?
Personnellement , je cours après une vie qui refuse de se montrer.
Laissez-moi tester ce texte.
J'ai oublié de prononcer l'équivalence,
Je suis perdu.

 

 

En coup de vent , on court après le vent.
Turbulence , j'ai oublié ton doux aspect.
Du noir ressort une puissance qui pas aussi funèbre que son origine.
Le noir est pénétrant par sa descendance.
J'ai chois la luminosité par amour des ténèbres;
Le bleu en est sa dérivation.
Mais les carreaux oanges et blancs ne m'inspirent pas.
La Sicile m'a permis d'oublier que je suis vivant par ma lumière;
Cependant , l'Orient est loin.
J'ai besoin de peinture pour matérialiser ma non-couleur.
Toutes les brûlures ne sont pas innocentes.

 

 

Poèmes-tâches
(de Henrri De Sabates et Antoine Desbouys)

 

 

Eparpillé, écartelé
Sanglants
Tout dépasse
Danseuses, Etirement
Ma main laisse des
traces, mais ces traces
ne laissent pas ma main
Fou à lier.
Etiré, Attachés
Petits ossements que l'on a
classé dans un caryotyne
Point culminant
Il y a pourtant un centre à ce chiasme
Reflet parfait
Pamphlet refaint
Dualité
Il y a de la beauté dans cette danse de séduction
Musique triomphante
Les 2 corps décomposés se touchent à l'endroit propice
Confetti et fanfare pour un mariage éternel
Dans un élan d'allégresse.

 

 

L'accouplement n'est pas achevé. Il y a eu séparation et pourtant un résultat, 2 résultats ! 2 résultats difformes laissant derrière eux un petit point mal tracé. 2 yeux nous regardent. La chose à dû être catastrophique car l'origine n'est même plus complète ; les 2 membres ne sont attaché qu'à un fil, qu'à un cheveux. La chose est horrible car il y a eu éparpillement du 2ème membre. Et pourtant, ils restent 3, ils restent 5.

 

Tout a une origine et nous en sommes tous curieux. Cette origine peut commencer par un explosion ou finir par une explosion. Celle-ci nous donne 2 choix divergents. Peut-être est-ce tout simplement un vomissement sur une fleur. A côté de ces 2 choix divergents, il semble y avoir une petite issue de secours discrète et pourtant présente. Deux petits yeux, deux "piques", deux "trèfles" et seulement en bas, une petite tête d'ours au milieu. Mais crachez-moi enfin ce venin, j'en ai marre !

 

Rattrape-toi ! La bête grimpe furieusement -Stop- Quelques molécules semblent s'être éparpillées dans l'air -je n'ai rien entendu- Elle semble aggrippée à son promontoire. La furieuse, elle ne le lâchera pas. Chose curieuse, ses antennes sont reliées. Elle est prête à attaquer. Prenons garde. Peut-être pourrons-nous quand même attrapper et conserver d'elle les 2 "molécules" en suspension au-dessus d'elle. Sâle bête !

 

Un double capricorne étendu par terre à sa fenêtre, Des piquent lui sortent du dos. Les 15 escargots espagnols arrivent en force. Je sens une montée en moi qui poussent en même temps ces 2 traits gras à se rejoindre. L'un recouvre l'autre. La lucarne feroce aux dards qui lui sortent des yeux s'approche de moi Elle ne me fait pas peur et pourtant elle m'inquiète.

 

Petite chauve-souris,
pourquoi est-tu si petite avec tes
2 ailes de plaisance.
J'aimerais tant te prendre dans le
creux de ma main. 

 

 

Dessins en commun
(de Fabien Bellat et Henrri De Sabates)

  

 

 Retour

 

Traduction par correcteur orthographique de français
(par Henrri De Sabates)
 

Extrait de Mac Beth ( W.Shakespeare)


(Enter Lady Macbeth , with a taper)
GENTLEWOMAN: Lo you , here she comes ! This is her very guise, and upon my life fast asleep. Observe her , stand close .
DOCTOR: How came she by that light ?
G : Why , it stood by her : She has light by her continually , 'tis her command .
D: You see , her eyes are open.
G: Ay , but their sense are shut .
D: What is it she does now ? Look , how she rubs her hands.
G: It is an accustomed action with her , to seem thus washing her hands : I have known her continue in this a quater of an hour.
LADY MACBETH: Yet here's a spot.


Extrait de La Zapatera prodigiosa (F.G.Lorca)


ZAPATERO-Entonces , adios...para toda la vida , porque a mi edad...(Esta conmovido)
ZAPATERA(Reaccionando)-Yo no quisiera desperirme asi. Yo soy mucho mas alegre.(En voz clara) Buen hombre , Dios quiera que encuentre  usted  a su mujer , para que vuelva a vivir con el cuido y la decencia a que estaba acostumbrado .(Esta conmovida)
ZAPATERO-Igualmente le digo de su esposo . Pero usted ya sabe que el mundo es reducido ; que quiere que  le diga si por casualidad me lo encuentro en mis caminatas ?
ZAPATERA-Digale usted que lo adoro.
ZAPATERO(Acercandose)-Y que mas ?
ZAPATERA-Que a pesar de sus cincuenta y tantos anos , benditisimos cincuenta anos , me resulta mas juncal y torerillo que todos los hombres del mundo.
ZAPATERO- Nina , que primor ! Le quiere usted tantocomo yo a mi mujer !


Extrait des Bucoliques(Virgile)


MELIBOEUS

Tityre , tu patulae recubans  sub tegmine fagi
Silvestrem tenui musam meditaris avena
Nos patriae fines et dulcia linquimus arva ;
Nos patriam fugimus ; tu , Tityre , lentus in umbra
Formosam resonare doces Amaryllida silvas.

TITYRUS

O Meliboee , deus nobis haec otia fecit.
Namque erit ille mihi semper deus ; illius aram
Saepe tener nostris ab ovilibus imbuet agnus .
Ille meas errare boves , ut cernis , et ipsum
Ludere quae vellem calamo permisit agresti.

Extract de Mac Pet ( W.Shakespeare)


(Enter Lad Mach , winch a taper)
GENTLEWOMAN: Lob you , here shah chimes ! Tissue issue He air guise, and puns MI live fast asleep. Observe he , stand close .
DOCTOR: He came shah BI tat lignite ?
G : Who , ale stool BI he : Shah ha lignite BI he He , 'tins he command .
D: You se , he He are open.
G: Et , but Their sense are chute .
D: Watt issue ale shah dose new ? Look , ho shah rubies he He.
G: Ale issue an accustomed action winch he , He same us assignee he He : I have quinine he continue in tissue a quitter off an hour.
LADY MACBETH: Jet hares a spot.


Extrait de La Zapateado prodiges (F.G.Lors)


ZAPATERO-Entonces , dais...para taud la vida , porque a mi édam...(Resta conmovido)
ZAPATERA(Reaccionando)-Jo no cuisiner dessertir ais. Jo seau macho mas alléger.(En veau clarain) Puent hombre , Dois cuira que enceindre  usé  a su muer , para que vulvaire a vivier con ès cuit y la décence a que êta acostumbrado .(Resta conoïdal)
ZAPATERO-Igualmente le dingo de su seps . Pérot usé yak sable que ès munda es réduit ; que querelle que  le ding si pro causalité me lob enceint en mis calmants ?
ZAPATERA-Digale usé que lob adoré.
ZAPATERO(Acrocyanose)-Y que mas ?
ZAPATERA-Que a peser de sus vinces y thanatos naos , banditismes vinces naos , me résultant mas yucca y tortillon que totos Los hombres dal munda.
ZAPATERO- Ninas , que primo ! Le querelle usé tant combo Jo a mi muer !


 

Extrait des Bucoliques(Vigile)


MELIBOEUS

Titre , tu pâturage rubans  subi terminé phage
Sylvestre ténu mus médiatrice aven
Nos partiale fines et dulcite liquides raval ;
Nos partial fugitifs ; tu , Titre , lents in mudra
Formosan résonance doses Amaryllis silves.

TITYRUS

O Melkite , deus nolis hasch toi feint.
Mamie écrit île mini semper deus ; illites ara
Salpe tanner nostras ah voiliers imbue agents .
Île mesa errance baves , ut vernis , et piu
Luter aube celle calao permis agreste.

 

 Retour

Réflexion debout à travers la forêt
(d'Aurélien Bédéneau et Henrri De Sabates)


Refaire le raisonnement en arrière.
Ecrire, c'est marrant (parfois).

Les autres sont dans des tiroirs.
Nous, nous sommes dans un gros tiroir,
nous sommes carrément même le meuble,
ou plutôt la chambre,
voire la maison,
la Terre,
la galaxie,
l'univers...
Leur tiroir, c'est leur univers ; et notre univers, n'est-il pas un tiroir un peu plus grand ? Un putain de grand tiroir..

 

 

Poème nerveux
(de Henrri de Sabates et Fabien Bellat)

De la sensibilitude
des cases mortes,
Je te dis...
Que le château me dévore sans peine
J'ai le coeur qui bat à sans à l'heure
Sous l'asphalte des 15
L'ombre glauque m'anime,verte d'espoir
Il faut qu'on fasse péter la
baraque, rauques
La cabine du métro se noie
Je me morphond dans les dédales
Sans voir, je désespère de vomir le métropolitain
Ah ! La La La La La La La

La pin-up a revêtu un Union Jack
Et je cours sans jamais m'arrêter
Approché par les limbes
Taratanares...
Le pilier candélabre est mort dans l'âme
Poum ! Marran ! Al métro dé l'or !
La femme-fouine rit dans son sourcil.
Saint-Papier, priez pour nous
Effermé à mort.
Bus dévoré par le métro parisien evaporé en fumée.
Je grandis sur les pilônes de l'âge !
Sportitude en apocalypse, désespoir du doryphore ;
Effacé par l'heure marrainée,
Il y a peu d'éclats de verbe dans mon église

Originalizons la détention des prévenus pour une liberté allumée !
Le code de la route m'a guillotiné, gloire à lui, vive ce roi !
Libéré, dérouté, germalotomurusilé, je meurs ;
Les pilastres néo-classique m'ont éjaculé. J'en suis tout ébouriffé.
Terrasé par le dragon, la carte s'envole,
La Madeleine a fondu dans ma bouche comme une gelée architecturale.
Panneau de merde, coupe-moi les cordes / Plus vite !
Tandis que je vais à Canteleu, je rumine Flaubert et claviote Maupassant.
Providence effarée, délaissée par les yeux de la cruelle miséricorde ;
Et la grue du chantier me fait découvrir les jouissances du sandwich du midi.

Lettre,
Il
faudra
le
fossoyer.
Pour
fleur.
Dans l'autre sens ?
Poire,
Un stylo,
Réglisse ;
Escarbille
ciel ;
Pompier.
carte,
Iceberg.
Plaine
Indienne
Stupide,
noces
Tour,
funèbres.

Les feux rouges du désir qui enflamment l'heure quotidienne ;
Météorite, désarticulée par une prophétie gallinacique.
J'ai parti pour de longues voyages, parti sur l'huile d'un lycan-trope fou amoureux d'une tortue : arrêt demandé pour le terminus des prétentieux à Vénus, galaxie des  Saporides : Et sur le mate- lat qui s'en - aille sur sa grou-aille plei-ne de chevaux... La femme-furet m'a oublié : honte à sa descendance ! Arbre désarticulé qui ne cesse de…
 

 Retour

PIÈCES COMMUNES

 

La Chair Folle de Boeuf

Le Royaume de la Pensée

Echappatoire

 

 Retour

ACTIVITÉS

 

Stage urbain

Ballade DADA

Recherches sur la sexualité

 

 Retour

LA REVUE FICTIVE DE L'EXPÉRIMENTALISME

 

Revue n°A
(mise en page : Gaël Boulard)
 

 

Revue n°2
(mise en page : Antoine Desbouys)
 

 

Revue n°3
(mise en page : Aurélien Bédéneau & Sébastien Morsard)
 

 

 Retour

MANIFESTES FICTIFS DE L'EXPÉRIMENTALISME

 

 Premier manifeste fictif de l'Expérimentalisme

Deuxième manifeste fictif de l'Expérimentalisme

 

 Retour

 

Contacter ERBEFOLE